VIIIConfidences1816 Les temps vont vite dans notre siècle : de grandes périodes de choses s’enferment dans quelques années ; l’histoire se découpe par masses séparées qui ont chacune leurs couleurs, leur esprit et leur nom. Au jour où j’écris, quand on a vécu plus de trente ans, on peut se rappeler les restes mourants de la République réunis en faisceau dans la main des consuls ; l’Empire, ce jour sublime de soleil, fini par l’orage de 1812, sous lequel la France s’est débattue trois ans : véritable orage, en effet, où les coups de tonnerre étaient des batailles, où les torrents étaient les populations de l’Europe versées avec fureur contre la France ; jour magnifique qui sembla se réveiller dans l’éclair sinistre des cent-jours ; puis la Restauration, cette Restauration qui a été deux fo