– Eh bien ! dit le médecin avec assurance, madame est grosse. Mon père se tut ; mais il me sembla que son regard eût dû me tuer. Quant à moi, je me pris à rire en les regardant tous deux. – Grosse ! repris-je, vous êtes fou ! Mon père me prit les deux mains et fit signe au médecin ; ils me regardèrent tous deux avec une attention continue : le médecin étranger répondit aux regards de mon père : – Non, il n’y a aucun signe d’aliénation. Ce ne peut être qu’un parti pris d’effronterie. À mon tour je fus troublée d’une crainte indicible, car mon enfant palpitait dans mon sein. – Grosse ! répétai-je, grosse ! mais pour être grosse il faut avoir… – Infamie ! s’écria mon père avec violence ; elle continue son impudente comédie. Je me sentis désespérée ; je tombai à genoux. – Mais non, mo