IV 1815Un soir du mois de mars 1818, trois personnes étaient assises au coin du feu, dans un assez bel appartement de la rue Saint-Honoré ; un silence complet régnait dans la chambre, sans doute parce qu’il s’y trouvait aussi un malade : une femme était au lit et dormait d’un profond sommeil. Cependant, à bien observer l’attitude des personnes qui entouraient la cheminée, ce silence venait de ce que chacune d’elles semblait préférer s’entretenir plutôt avec sa pensée, qu’engager une conversation avec les autres. Ces trois personnes étaient le lieutenant général comte d’Aspert, le chirurgien-major d’armée baron Lussay, et Henriette Lussay, sa fille ; la femme malade était madame Lussay, cette Louise que d’Aspert avait aimée, et dont Honorine avait raconté autrefois la singulière histoire à