I Un matin de mars ; pas encore six heures ; à l’orient, une sorte de vapeur blanche flottante et pareille à une poussière de clarté qu’un vent lointain balaye ; un croissant de lune toute pâle et quelques étoiles prêtes à s’éteindre dans un dernier clignotement ; de gros nuages pareils à des dragons courant sur l’azur ; car le temps s’est subitement adouci, comme il arrive en cette capricieuse saison, et le premier rayon du soleil levant fondra la gelée blanche qui argente la cime des gazons. C’est la mystérieuse approche du jour qui semble hésiter encore au seuil de la terre, comme un hôte qui ne sait trop l’accueil qu’il y va recevoir. Les choses aussi semblent étonnées de le revoir sitôt. Entre les peupliers nus et pareils à des barbes de plume, l’eau serpente avec de curieux effareme