IV Le lendemain était le jour des noces. Barnabé, prodigieusement rafraîchi, était d’une humeur charmante. Bertrade était toute aux chastes attendrissements de la dernière heure. Nature romanesque, enthousiaste, très éprise de merveilleux. On l’avait bourrée de généreux récits et de contes de fée. Elle voyait la vie en rose avec de petites nuées légères, comme les ciels d’aurore qui ouvrent à l’horizon de grandes ailes d’ibis, transparentes et mouillées de lumière. Comme tous les êtres sensitifs, elle prêtait, aux choses même notoirement inertes, des sentiments et des pensées, et n’avait pas sa pareille pour tenir un long discours à une fleur. Exquise personne au demeurant, et faite de délicatesses adorables et absurdes. Quand elle sortit de la chambre de sa mère : – Vos parents vous ont