IVMon père ne lui laissa pas le temps de rassembler ses idées. « Et d’abord, lui dit-il en essayant d’adoucir sa voix, d’abord, petit, je te défends d’avoir peur. Personne ici n’a envie de te manger. Comment t’appelles-tu ? » Un éclair avait traversé les yeux du bohémien ; mais il fit comme s’il n’avait rien entendu, s’accroupit sur le tapis de la chambre, les mains croisées sur ses genoux et resta muet. « D’où viens-tu ? répéta mon père. Que faisais-tu dans la forêt ? » Pas un mot de réponse. Nous nous étions rapprochés et nous attendions avec curiosité que notre prisonnier ouvrît la bouche. « Si vous lui parliez en allemand ? dit alors Gottlieb. Tous ces bohémiens viennent d’au-delà du Rhin. » Mon père répéta sa question en allemand. Même silence. L’impatience commençait à le gagn