IIIJe ne sais combien de temps j’avais pu dormir, quand un rêve vint troubler mon sommeil. Il me sembla que j’assistais encore à la scène de la forêt ; j’apercevais, avec une intensité de vision singulière, l’étroit chemin, le grand chêne à droite, à gauche le précipice qui surplombait la vallée, et, devant mes yeux effrayés, passait comme une flèche l’être mystérieux qui nous était apparu quelques heures auparavant. Il me semblait d’une beauté surnaturelle ; ses grands yeux pensifs étaient remplis de larmes, que je voyais distinctement couler le long de ses joues. Seulement, et c’était là ce qui causait mon épouvante, je croyais apercevoir, acharnée à sa poursuite, une meute de chiens impitoyables. Au premier rang couraient, la gueule ouverte, les dents retroussées, l’œil furieux, deux do