39Les jours qui suivirent, Mikael et Eloisa semblaient ne plus voir le monde qui les entourait. Ils n’avaient d’yeux que l’un pour l’autre. Tout ce qui avait jusque là paru hors d’atteinte était maintenant pour Mikael naturel, vital. Il se répétait : “Je suis sorti de la trappe”. Avant, il était incapable d’approcher Eloisa. À présent, tous les prétextes étaient bons pour la frôler. Dès qu’il le pouvait, il touchait sa main, caressait sa poitrine, respirait ses cheveux ou sa nuque. Eloisa le cherchait avec la même ferveur. Ils se touchaient sans savoir lequel des deux avait commencé. Cette syntonie, ce désir qui palpitait à l’unisson les étourdissaient. Aussitôt Agnete endormie, Eloisa le rejoignait sur la paille près du foyer et se serrait contre lui. Ils s’exploraient, se donnaient du p