Je ne pus me décider à attendre le retour du régiment. La longueur des étapes décourageait mon impatience. La poste pouvait seule me faire voyager nuit et jour et m’abrégeait les distances de moitié. Je résolus de la prendre. Je proposai à Sanchez de m’accompagner. Il accepta, et nous partîmes, emportant avec nous la caisse du régiment, dont j’étais le trésorier. Elle contenait une forte somme, produit des économies faites pendant la guerre. Je devais employer les jours d’avance que j’allais gagner à dresser le compte de chaque homme, afin qu’il pût en arrivant toucher la somme qui lui revenait. Sanchez et moi nous étions bien armés, et ne craignions pas les voleurs, contre lesquels l’uniforme est déjà une sauvegarde. Nous voyageâmes rapidement et sans nous arrêter. Trente heures après n