Il est vrai qu’il était obligé de payer ses exigences et pour chaque récit d’en donner un autre. Par bonheur ni sa mémoire ni son imagination n’étaient obligées à beaucoup de frais. C’était toujours de Roland qu’il était question. Il fut obligé de rapporter année par année, combat par combat, presque jour par jour, la vie du paladin, qu’il connaissait heureusement à fond. Son enfance, sa jeunesse, son caractère, tout y passa. Il vit presque le moment où il serait obligé de dire son avenir, les matériaux commençant à manquer pour le passé ; mais la châtelaine venait à son secours en lui permettant, en lui demandant les redites. Il est bien à croire que, s’il eût parlé d’un autre que de Roland ou pour une autre que Hildegonde, il n’y aurait pas mis tant de patience. Mais de part et d’autre