Clara se réveilla avec une pointe d’appréhension mêlée d’excitation. M. Solaris avait proposé une journée en famille pour mieux se connaître, une sorte de sortie pour qu’ils puissent tisser des liens plus profonds. C’était un geste inattendu, mais qui touchait Clara. Elle se sentait à la fois nerveuse et impatiente de passer du temps avec ses sœurs et ce père qu’elle apprenait à peine à découvrir.
Elle retrouva Élisa, Raphaëlle et Amélie à l’entrée de la demeure Solaris. M. Solaris les attendait, un sourire empreint de bienveillance aux lèvres. Ils montèrent tous en voiture, et il les emmena vers un lieu qu’il avait gardé secret pour leur faire une surprise. La voiture les conduisit dans un coin tranquille de la campagne, vers une grande maison de famille entourée de verdure, un endroit paisible que Clara n’avait jamais vu auparavant.
— C’est ici que votre mère et moi avons passé beaucoup de nos étés ensemble, expliqua M. Solaris d’une voix douce. C’était notre havre de paix.
En sortant de la voiture, Clara sentit une vague d’émotions l’envahir. L’endroit était magnifique, empreint de sérénité et d’histoire. Elle observa chaque détail, ressentant une étrange familiarité, comme si les souvenirs de sa mère planaient dans l’air. Ses sœurs semblaient également plongées dans leurs pensées, absorbées par le lieu.
Ils entrèrent dans la maison, où M. Solaris les mena vers une grande pièce éclairée par la lumière naturelle. Au centre, une table basse était recouverte d’albums photos et de petites boîtes en bois, dont certaines portaient des étiquettes anciennes. M. Solaris les invita à s’installer.
— J’ai pensé que ce serait une bonne occasion pour partager quelques souvenirs avec vous, surtout avec toi, Clara, dit-il en lui adressant un sourire tendre.
Élisa et Raphaëlle ouvrirent un premier album, et ensemble, ils commencèrent à feuilleter les pages. Clara découvrit des photos de ses parents plus jeunes, riant et posant dans divers endroits du monde. Sa mère, belle et rayonnante, semblait émaner une douceur qui touchait Clara en plein cœur. Elle passa ses doigts sur les photos, comme pour toucher un peu de cette femme qu’elle n’avait jamais connue.
— Ta mère avait ce sourire lumineux, expliqua M. Solaris en montrant une photo d’elle dans une robe blanche élégante. Elle était la personne la plus généreuse et la plus douce que j’aie jamais connue.
Les larmes montèrent aux yeux de Clara, et elle se sentit submergée par l’émotion. Ses sœurs, qui connaissaient ces histoires par cœur, prenaient soin de lui raconter chaque détail qu’elles avaient en mémoire. Elles décrivirent la façon dont leur mère chantait en cuisinant, ou comment elle les berçait avec une voix douce le soir.
— Elle aurait tellement aimé te voir grandir, murmura Raphaëlle en posant une main sur celle de Clara. C’est ce qu’elle aurait voulu, être ici avec nous toutes.
Après les albums photo, M. Solaris se leva et alla chercher un ancien appareil vidéo. Avec un sourire triste, il leur proposa de regarder quelques vidéos de famille. Clara sentit son cœur battre plus fort ; c’était la première fois qu’elle entendrait la voix de sa mère.
La première vidéo s’ouvrit sur une image de sa mère, tenant un bébé dans ses bras. La caméra tremblait légèrement, et M. Solaris, derrière la caméra, riait.
— Elle chantait tout le temps, fit remarquer Élisa avec un sourire.
La voix douce de sa mère emplissait la pièce. Clara ferma les yeux un instant, essayant de mémoriser cette voix, ce rire. La voir en mouvement, vivante, lui donnait une sensation de paix et de tristesse à la fois. Elle n’avait jamais réalisé à quel point une voix pouvait éveiller tant de sentiments.
— Tu te sens bien, Clara ? demanda doucement Amélie en posant une main réconfortante sur son épaule.
Clara acquiesça, les yeux brillants.
— Oui, c’est juste… c’est beaucoup d’un coup, mais je suis contente de pouvoir découvrir tout ça. C’est comme si elle était un peu là, avec moi, répondit-elle en essuyant une larme.
M. Solaris lui sourit avec tendresse.
— Elle est avec toi, Clara. Elle est avec nous toutes.
La journée se poursuivit dans cette atmosphère douce et paisible, chaque moment apportant une émotion nouvelle. Après avoir regardé les vidéos, ils passèrent un peu de temps à discuter de leur enfance et des souvenirs marquants de leurs parents. Clara se sentait plus proche d’eux, un peu comme si elle faisait enfin partie de cette famille.
Au moment de partir, M. Solaris prit Clara à part, lui demandant comment elle se sentait dans son nouveau poste.
— Tout se passe bien ? Tu trouves tes marques ? demanda-t-il avec un intérêt sincère.
Clara hocha la tête, un sourire aux lèvres.
— Oui, ça me plaît beaucoup. Je suis reconnaissante pour cette opportunité. Et puis, j’ai rencontré des gens formidables qui m’aident à m’adapter, dit-elle en pensant à Émie.
M. Solaris la regarda avec fierté.
— Je savais que tu ferais des merveilles, Clara. Ta mère aurait été fière de toi, tout comme je le suis.
Ces mots emplirent Clara de chaleur, et elle se sentit apaisée. La journée se termina dans une étreinte partagée avec ses sœurs et M. Solaris, un moment simple mais empreint de sincérité et de connexion.
En rentrant chez elle, Clara se précipita vers Petter, impatiente de lui raconter cette journée. Ils s’installèrent dans le salon, et elle lui parla de la maison, des photos et des vidéos, des souvenirs de sa mère et des paroles touchantes de M. Solaris.
Petter l’écoutait attentivement, la regardant avec douceur. Il sentait combien cette journée avait compté pour elle et combien elle avait touché son cœur.
— C’était… magique, Petter. Voir ses photos, entendre sa voix… J’ai l’impression de la connaître un peu mieux, maintenant, murmura-t-elle.
Petter la prit dans ses bras, la serrant contre lui.
— Je suis heureux pour toi, Clara. C’est une chance incroyable de pouvoir découvrir tout ça. Et tu mérites tout cet amour et ces souvenirs.
Ils restèrent ainsi un moment, en silence, savourant la présence l’un de l’autre. Après quelques instants, Petter lui raconta à son tour sa journée, mais ses mots étaient plus doux, plus chuchotés, comme s’il voulait prolonger la magie de l’instant.
Ils passèrent la soirée dans une intimité complice, partageant chaque détail de leur journée. Peu à peu, leurs gestes devinrent plus tendres. Petter caressa son visage, lui murmurant des mots d’amour. Leurs regards se croisèrent, empreints de complicité et d’émotion. Clara se blottit contre lui, sentant sa chaleur et sa force, comme un ancrage qui la ramenait à elle-même.
Leur étreinte devint plus intense, remplie d’amour et de gratitude. C’était un moment parfait, où chaque geste exprimait la profondeur de leurs sentiments, chaque regard révélait des promesses silencieuses. Ensemble, ils partagèrent une intimité pleine de douceur, une parenthèse de bonheur où le monde extérieur n’existait plus.
En s’endormant dans les bras de Petter, Clara sentit une paix nouvelle, comme si elle avait retrouvé une part d’elle-même qu’elle pensait perdue. Le souvenir de sa mère vivait en elle, et l’amour de Petter la comblait, la préparant pour tous les défis qui viendraient.