IIComme un petit animal blessé, Andromède galope, galope du galop grêle d’un échassier dans un pays d’étangs ; plus affolée encore d’avoir à rejeter sans cesse ses longs cheveux roux que le vent lui plaque dans les yeux et la bouche. Où va-t-elle ainsi, ô puberté, puberté ! par le vent et les dunes, avec ces abois de blessée ? Andromède ! Andromède ! Ses pieds parfaits dans des espadrilles de lichen, un collier de coraux bruts enfilés d’une fibre d’algue au cou, irréprochablement nue, nue et inflexible, elle a poussé ainsi, dans les galops, les rafales, les soleils, les baignades, la belle étoile. Elle n’a pas la face et les mains plus ou moins blanches que le reste du corps ; toute sa petite personne, à la chevelure roux soyeux tombant jusqu’aux genoux, est du même ton terre-cuite lavé