Chapitre 3

3806 Words
Amusé, Darkos haussa un sourcil. Était-elle sérieuse ? Apparemment la bipolarité avait élu domicile chez cette magnifique femme. _ Érika, quelle surprise ! Et moi qui ne pensais pas vous revoir de si tôt. Vous aurais-je cruellement manquée ? il se moqua en croisant les bras alors qu'elle arrivait enfin à son niveau. Elle poussa un grognement en signe d'irritation. _ Ne recommencez pas à me taper sur les nerfs. Dépêchez-vous, ma mère est peut-être à ma poursuite ! Après le départ de Darkos, elle avait réfléchi. Ayant vu de la déception dans le regard de ce dernier, elle s'était remise en question. Avait-elle envie d'être une marionnette entre les mains d'Izabel ? Non. Avait-elle envie qu'on lui dise quoi faire ou qui fréquenter ? Non. Pendant toute sa vie, ses parents lui avaient montré la voie à suivre, "leur" voie. À présent elle en avait ras la casquette. Un peu de débauche et de désobéissance ne lui ferait pas de mal. Alors à peine sa mère l'avait-elle faite asseoir aux côtés de Damian Ewing qu'elle s'était aussitôt relevée pour prendre la fuite sous son cri d'indignation. Ce qu'elle venait de faire était une pure folie et elle savait qu'elle allait en payer le prix. Mais pour le moment, elle s'en foutait. Dès qu'il contourna la Tesla décapotable pour lui ouvrir la portière, elle s'y engouffra en serrant fermement sa petite pochette pailletée contre elle. _ Vous n'avez pas de chauffeur ? s'enquit-elle lorsqu'elle le vit faire coulisser le toit-ouvrant puis mettre le contact. _ J'aime faire rugir ma voiture moi-même. _ Je suis ravie de l'entendre, la brune lança alors que Darkos quittait le parking. Au moins vous n'êtes pas un prince qui aime se faire torcher le cul par autrui. _ Et moi je suis ravi de constater que vous n'êtes pas une petite fille obéissante qui suit ses parents comme un toutou bien sage. _ Ma mère peut parfois se montrer...dure. _ Pourquoi vous vous laissez faire ? _ Je ne me laisse pas faire ! _ Vraiment ? sourit-il ironiquement. _ ... Bon, peut-être que par moment je fais ce qu'elle dit pour éviter des crises d'hystérie, mais ça ne veut pas pour autant dire que je suis soumise à l'autorité parentale. _ Si vous le dites... Il emprunta une route large et espacée. La circulation n'était pas dense. Tête appuyé contre le dossier de son siège, Érika offrit pendant un bref instant son visage au ciel obscur et étoilé. _ Où m'emmenez-vous ? _ Quelque part, Darkos répondit mystérieusement. _ Rassurez-moi, vous n'êtes pas un tueur en série n'est-ce-pas ? _ Et c'est maintenant que ça vous inquiète ? Vous êtes déjà dans ma voiture, seule en plein milieu de la nuit. Vous ne savez rien de ma personne si ce n'est une profession et un nom que j'aurai très bien pu inventer. Personne ne vous a vu partir avec moi, personne ne sait que vous êtes avec moi. _ A-arrêtez. _ La route est quasiment déserte. Vous ne savez même pas où je vous emmène. Si ça se trouve, l'envie me prendra de me garer là tout de suite, de vous assommer, de vous attacher puis de vous jeter dans mon capot arrière. Je pourrais être entrain de vous conduire dans un taudis où je ferai de vous ce qui me plaira. J'ai peut-être des outils de torture dans ma boîte à gants qui est juste là en face de vous. C'était très imprudent de votre part de me suivre Érika, dit-il avec une voix sombre de serpent. _ S...si votre objectif est de m'effrayer, vous vous fourvoyez lourdement monsieur Antoniadi, elle s'étrangla en s'écartant un peu par mesure de sécurité. _ Vraiment ? Alors pourquoi vos mains tremblent-elles. _ Jjj-je..., tâtonna-t-elle avant de b****r le regard vers ses mains. En effet ses doigts ne tenaient plus en place. Elle serra les poings pour se maîtriser. Darkos ricana silencieusement sans quitter la route des yeux. Se voir ainsi ridiculisée énerva la jeune femme. Pourquoi était-elle si nerveuse? On aurait dit lorsqu'elle avait presté devant tout Paris pour la première fois. Érika respira un bon coup avant de dire: _ Je n'ai pas peur de vous, j'ai juste froid. Bien-sûr il ne crut pas en ce mensonge. _ Vous êtes vraiment divertissante ma chère. _ Ravie de voir que je suis comique à vos yeux. Après avoir gravi la colline recouverte de maisons, Darkos finit par s'arrêter sur un chemin de pierre donnant sur le centre-ville en contrebas. Plus loin, l'Acropole se dessinait sous leurs yeux ainsi que la colline des muses. Plus loin encore, la mer et les montagnes ne faisaient qu'un avec la terre. Le paysage était à couper le souffle. _ Wouah ! C'est magnifique. _ Je vous l'accorde. C'est exactement ce que je me dis à chaque fois que je m'arrête ici. _ Quelle chance vous avez d'avoir toujours connu ça. Sa voix se fit un brin envieuse. _ Vous n'êtes jamais venue ici ? _ Je suis rentrée il y'a de cela seulement deux jours. Pas évident de tout découvrir en ce laps de temps. Elle avait dit "découvrir" et non "redécouvrir", nota-t-il avec étonnement. _ Vous êtes athénienne il me semble. Cet endroit doit vous dire quelque chose. _ Pas vraiment. Avant de m'envoler pour l'Europe et ses horizons, je vivais à la campagne. Ma famille et moi venions de temps à autres à Athènes mais uniquement pour participer à des évènements... Enfin eux ils sortaient en m'enfermant à l'hôtel. Il est alors évident que je ne sortais pas. Puis mes parents sont venus s'installer définitivement ici alors que moi..., elle lui expliqua avec un haussement d'épaules vers la fin. Voyant que Darkos attendait sans doute la suite, elle décida de changer de sujet avant de se rappeler de mauvais souvenirs. Elle jeta un regard circulaire à l'endroit désert. Les maisons étaient plus éloigné, la végétation les protégeait des regards indiscrets, nul bruit ne venait perturber leur sphère. _ C'est bien beau tout ça, mais je croyais qu'on irait chez vous, bouda-t-elle avant d'être surprise par sa propre audace. _ Jamais chez moi. _ Hey mais attendez une seconde... Je vous signale que ici c'est moi la fille, c'est moi qui suis sensée dire des choses pareilles Casanova. En ricanant, Darkos se pencha vers l'arrière de la voiture et ouvrit un mini frigo où se trouvait une grosse bouteille de champagne et deux coupes. Quel luxe. Elle se serait presque crue dans une de ces limousines qui la transportaient lors de ses shows. _ Monsieur le séducteur est prévoyant à ce que je constate. _ Toujours beauté. _ Je vous préviens, il ne se passera rien entre nous ce soir. _ Ouch, vous venez de briser mon pauvre cœur Érika, plaisanta Darkos en ouvrant la portière et en l'invitant à sortir. Ils s'installèrent sur le capot-avant de la voiture. Darkos fit adroitement péter le champagne dans un bruit sec et peu sonore. _ Que célébrons-nous cher monsieur? _ Tout et rien. _ Eh bien moi je veux porter un toast à la vie, à moi, à vous, à notre rencontre- _ Merci. _ Je n'ai pas fini ! _ Mais je vous en prie, allez-y. _ À toutes les gourgandines qui sont passées dans votre lit- _ Vous ne pensez pas que vous exagérez un peu ? On croirait que vous êtes jalouse. _ De quoi ? demanda la jeune femme en détournant le regard. _ Allons ! C'est en votre compagnie que je suis présentement non ? Vous allez finir par rendre ce champagne amer. Donnez-moi votre coupe. _ Je n'arrive pas à croire que je vous ai suivi, vous un parfait inconnu que je connais depuis quoi ? Moins d'une demi-heure ? _ Avouez que c'est grisant ce goût de l'interdit. _ J'avoue. Il remplit le verre jusqu'à ras bord, faisant ainsi couler la mousse sur son pantalon et la robe d'Érika. _ Attention ! C'est une robe de haute couture je vous signale. _ Laissez-moi deviner. Elle a sans aucun doute été choisie par "maman chérie" ? À combien s'élève la facture qu'elle a dû payer ? Il eut droit à son regard le plus meurtrier. _ Sachez que je suis en âge d'acheter mes vêtements toute seule monsieur Antoniadi. Je travaille figurez-vous. _ La danse. _ Oui, la danse. _ Faire des arabesques et des grands écarts devant un public, ce n'est pas ce que j'appelle un job. _ Allez-vous faire foutre connard, elle l'insulta en faisant redoubler son fou rire. Vous pensez être mieux ? Vous passez vos journées sur le dos d'un pauvre cheval avec un maillet en main en vous exhibant devant vos fans tel un fanfaron. En y réfléchissant bien, on se ressemble sur ce point car on se donne en spectacle. Sauf que lui il avait eu le choix... _ Parlez pour vous. Trinquons alors à tout ce que vous venez de citer. À votre santé, ajouta Darkos en entrechoquant leurs verres. _ Tchin tchin !... Huummm! chantonna-t-elle de ravissement en sentant le liquide couler le long de sa gorge. C'est divin. _ Le meilleur champagne du monde. _ Comment l'avez-vous eu ? _ Je possède un vignoble et j'ai conçu ce grand cru moi-même. _ C'est une blague ? elle demanda en étant un peu ahurie. _ Pas du tout. Quoi ? C'est si étonnant que ça ? _ En toute honnêteté, oui ça l'est. _ Et pourtant c'est la pure vérité. Je suis même en concurrence avec les Français et les Italiens. Je serai ravie de vous faire goûter à mes vins un de ces quatre. _ On verra..., fit-elle vaguement. Érika ne savait pas si une nouvelle rencontre serait possible. Une chose était sûre, elle n'était pas amoureuse de cet homme. Il était beau, il lui faisait envie, mais ça s'arrêtait là. Non, elle se voyait plutôt passer sa vie aux côtés de Dimitri Pallis... À condition bien-sûr qu'il cesse de la voir comme la petite sœur qu'il n'avait jamais eu. Ils s'étaient revus bon nombre de fois à Paris, il avait même assisté à plusieurs de ses spectacles, lui avait envoyé des fleurs et des messages de félicitions comme l'aurait fait un proche. Mais ça s'arrêtait là. Néanmoins il était resté le même envers elle, toujours gentil et serviable, le seul qui ne la culpabilisait pas à cause de ce qui était arrivé. _ Avez-vous froid ? _ Un peu. Il déposa sa veste sur les frêles épaules de la jeune femme qui le remercia avec un sourire. Darkos regarda Érika vider lentement son verre. «Dieu, qu'elle est belle» pensa t'il en admirant son profil digne d'une déesse de l'Olympe. _ Pourquoi vous me fixez comme ça ? J'ai quelque chose sur le visage ? s'enquit-elle avant de passer une main sur ses joues dans l'espoir d'enlever quelque chose. _ Non, vous n'avez rien. Vous a-t-on déjà dit à quel point vous êtes sublime ? Un rire mélodieux et teinté de sarcasme s'échappa des lèvres roses d'Érika. Darkos fut effroyablement captivé par celles-ci. Il avait soif d'elles. Se surprenant à les caresser des yeux plus longtemps que la bienséance le voulait, il se promit d'y goûter avant le lever du jour, quitte à recevoir une paire de gifles en contrepartie. _ C'est avec cette technique pourrie qu'elles tombent toutes à vos pieds ? Allez donc suivre des cours de drague sur internet. _ On parie combien que je peux vous séduire avant la fin de la soirée ? Si vous gagnez, je vous donne ma Rolex en or. _ Je n'ai rien sur moi pour parier, fit-elle perturbée par la lueur de défi qu'elle lisait chez lui. _ Si, vous avez tant à m'offrir. _ Comme quoi ? _ Un b****r. _ D'accord, balança-t-elle sans une once d'hésitation. Défi relevé. Après tout, ce n'était pas comme si elle pariait son premier b****r. Elle avait déjà embrassé quelques hommes par le passé. Cette fois-ci aussi, ça sera sans doute un vulgaire échange buccale et elle n'allait rien sentir de si phénoménal. Toutefois, quitte à battre monsieur le prétentieux, il fallait autant de choses que possible afin de lui donner une bonne leçon. _ Mais si je gagne -et je gagnerai bien entendu- je veux votre montre et deux bouteilles de cet excellent champagne. _ Marché conclu. _ Comment saurez-vous si vous m'avez séduite ou pas ? _ Faites-moi confiance, je le saurai. Et croyez-moi lorsque je vous dit que j'ai déjà gagné. Son assurance la prit de court. Était-il fou ? Et elle, était-elle folle au point d'avoir envie d'accepter ce pari stupide ? En plus Darkos n'était pas du genre à accepter les échecs. Il allait sûrement tout faire pour atteindre son but. Le sourire carnassier de son compagnon ne présageait rien de bon mais une chaleur naquit au creu de ses reins. Elle acheva de boire tout le liquide et tendit la coupe vers lui en en quémandant encore plus. Elle avait une nervosité à noyer. Une heure plus tard, elle était déjà un peu pompette. Darkos lui non plus n'était pas en meilleur état. Il avait oublié de préciser que ce champagne rendait vite ivre. Elle avait bu à elle seule le trois quarts de la bouteille. Ça faisait beaucoup si on comptait les coupes qu'elle avait bu chez les Loverdou. _ Je crois qu'on va passer la nuit dans ma voiture car je me vois mal conduire dans mon état. _ Je suis entièrement d'accord. Je n'ai pas envie d'avoir la police aux fesses. Mes parents vont me zigouiller. Argh, elle se sentait si bien, si légère. Elle avait une folle envie de danser jusqu'au bout de la nuit. De quoi était fait cette boisson ? Elle en voulait encore et encore. À ses côtés, Darkos qui avait endossé le rôle de conteur lui relatait certaines histoires aussi fantasques les unes que les autres. À aucun moment il n'avait donné l'impression à Érika d'être entrain de lui faire du charme. Depuis que le pari avait été lancé, il s'était mis à agir normalement. Elle sentait que ça cachait quelque chose. Il fallait qu'elle soit sur ses gardes. Mais pour le moment, elle s'amusait si bien ! _ J'ai envie de danser pour vous, zézaya-t-elle un peu éméchée. _ Alors dansez pour moi. _ Je ne peux pas, ma robe. _ Venez par là et faites voir. Il la fit descendre du capot. Elle manqua de s'aplatir face contre terre mais heureusement il la retint fermement collée à lui. Ils se fixèrent pendant quelques secondes, Érika papillonna des cils. Avant qu'elle ne se rende compte de ce qu'il faisait, Darkos s'était déjà penché vers sa taille. S'emparant du tissu léger, il en déchira violemment le bas sous le cri d'horreur de la jeune femme. En quelques secondes, elle se retrouva en robe courte lui arrivant à mi-cuisses. Darkos se redressa en sifflant longuement d'admiration. _ Sacrée paire de jambes ! _ NOM DE DIEU,VOUS ÊTES COMPLÈTEMENT MALADE MA PAROLE ! Avec un sourire en coin, Darkos se redressa et lâcha le morceau de tissu. Le vent emporta celui-ci au loin puis il disparut à jamais. _ Dansez maintenant, fit-il d'une voix basse qui trahissait son impatience. _ De la musique, il me faut aussi de la musique. Pendant qu'elle enlevait puis balançait ses talons au loin, il grimpa dans sa voiture et alluma la radio. Après avoir vogué sur les fréquences, il tomba sur une qui diffusait une vieille chanson : "Slave to love" de Bryan Ferry. La mélodie venait à peine de débuter. Il resta assis sur le siège-avant alors que Érika remontait habilement sur le capot avec la grâce et l'élégance d'un cygne immaculée. Le regard de Darkos glissa le long de ses jambes interminables et pâles. Il maudit la vitre d'être une barrière quoi que transparente. Érika lui lança un regard à la fois coquin et timide tout en faisant glisser ses mains le long de son corps au rythme de la voix suave du chanteur. Puis elle se mit sur la pointe des pieds avant d'enchaîner les figures emblématiques mais oh combien sexys du ballet théâtral. Elle faisait attention à ne pas glisser mais ne retenait pas pour autant ses gestes fluides. Elle tâchait d'être sensuellement attirante et aguicheuse, sans savoir que l'homme qui la regardait avec désir était déjà à ses pieds. Darkos n'en croyait pas ses yeux. Même lors de son trentième anniversaire, la stripteaseuse n'avait pas aussi bien dansé. Il avait un début d'érection qui risquait de devenir gênante et ingérable. Si ça continuait, il allait se retrouver pris à son propre jeu. Il avait dit qu'il allait parvenir à la séduire mais en cet instant précis, c'est elle qui le séduisait lui. À un moment donné, la musique devint plus rock'n'roll et Érika se déchaîna. Le buste à la verticale et les cuisses écartées à l'horizontale sur le capot, elle lui faisait face et bougeait sa tête dans tous les sens en mouvant ses cheveux dont la barrette avait cédé depuis belle lurette. À présent il pouvait en admirer l'abondance et la texture chocolatée rendue noir par la nuit. Elle n'était plus une ballerine, elle était une danseuse exotique. Elle n'était plus Odette le cygne blanc, à présent elle était Odile le cygne noir. Si innocente et si tentatrice en même temps. Sans rompre la magie du moment, Érika redescendit à terre. Le sol froid accueillit uniquement les orteils de ses pieds suspendus. Faisant trois rotations sur elle-même, elle contourna la portière restée ouverte puis se hissa à l'intérieur de la voiture. Elle se retrouva à califourchon sur les cuisses de Darkos qui n'en pouvait plus. Il tenta de la toucher mais elle frappa taquinement sa main. _ «Tu peux regarder, mais ne touche pas», lui susurra-t-elle sensuellement dans un français impeccable qui le rendit encore plus fou. Darkos qui avait à peu près compris ses dires sera les poings pour obéir. Érika continua de se trémousser lascivement sur son entrejambe gonflé et douloureux. Dans la nuit, ses yeux de chatte luisaient de malice alors qu'elle se moquait de lui dans la langue française. _ Alors comme ça, monsieur pense être de taille pour me séduire ? La petite allumeuse le faisait exprès, comprit-il. Mais ça n'allait pas se passer comme ça. Désormais c'est lui allait prendre les rênes. Il passa soudainement la main derrière son cou et l'attira vers lui pour dévorer ses lèvres. Érika qui ne s'y attendait pas poussa un petit cri qu'il but immédiatement en la faisant taire avec sa langue. Elle l'avait bien cherché. _ Vous venez de prendre votre gage de force alors que le jeu n'est pas fini, fit-elle la respiration saccadée. _ Alors disons que ça ne compte tout simplement pas. Il reprit ses lèvres avec fougue. En un rien de temps, ses mains disparurent sous la robe de la jeune femme. Une des bretelles glissa en révélant la naissance d'un sein à la pointe dressée par le froid. Elle s'accrocha à ses épaules et tira sur ses cheveux lorsqu'il la pénétra de deux doigts et sans qu'elle ne s'y attende. Elle se sentit si dévergondée mais elle en avait bizarrement besoin. Elle déchira le chemisier de Darkos avant de déposer des bisous brûlants sur son torse puissamment sculpté. _ Érika, il grogna. _ S'il-vous-plaît, dîtes-moi qu'on est pas sur le point de le faire ? gémit elle alors qu'il la soulevait d'une seule main pour déboucler sa propre ceinture avec l'autre. _ Alors je ne le dirai pas. Un rustre l'aurait sans doute prise dans l'immédiat mais Darkos attendit son consentement. _ Vous êtes sûre et certaine de le vouloir ? Il n'y aura pas de retour en arrière possible, lui rappela-t-il alors que son g***d se trouvait à l'orée de son sexe ruisselant. _ Au point où nous en sommes, un retour en arrière n'est déjà plus possible. _ C'est tout ce que je voulais entendre agapitós (chérie). Il ne lui fallut que quelques secondes pour être entièrement englouti par sa moiteur. Sa belle arqua le dos en renversant la tête. Elle heurta le klaxon de la voiture, ce qui engendra un bruit rendant la situation encore plus érotique. Il fit glisser l'autre bretelles pour ensuite s'emparer de sa poitrine frémissante. Il faillit déchirer complètement la robe mais se rappela qu'elle n'avait rien d'autre. Obligé de contenir ses ardeurs, il se mit à la marteler de coups de bassin. Ses doigts rencontrèrent la fermeture éclair qu'il se hâta d'abaisser pour avoir accès à sa peau dorsale. Elle était chaude. La nuit se mit à vibrer de leurs gémissements, plaintes et cris. Ils oublièrent qui ils étaient, d'où ils venaient et surtout, ils oublièrent que "demain" allait bientôt arriver. Ils n'étaient plus que deux amants assoiffés l'un de l'autre, un homme et une femme désireux de s'unir. Darkos s'étira paresseusement en papillonnant des yeux. Il avait été réveillé par le bruit lointain de la circulation matinale qui avait repris et le chant des oiseaux se trouvant dans la cime des arbres environnants. Il lui fallut plusieurs secondes pour se rappeler de où il était. Érika... Pourquoi ne sentait-il pas le poids de son corps fragile sur le sien alors que c'est la dernière chose qu'il avait perçu avant de fermer les yeux ? Lorsqu'il tenta de se redresser un papier tomba sur son bas-ventre. Sourcils froncés, il l'attrapa entre son index et son majeur avant de le lire. « Monsieur Antoniadi, Merci pour cette nuit fabuleuse que je n'oublierai pas de si tôt. Remarquez que j'aurai pu emporter votre montre avec moi, mais je me suis dit qu'on a gagné tous les deux. On a réussi à se séduire mutuellement... Enfin je l'espère. Adieu. É.S » Bizarrement il se sentit insulté et utilisé. Il faillit même rire de lui-même. C'était donc ça que ressentaient les femmes lorsqu'il s'échappait au petit matin. Encore que Érika avait daigné lui laisser un mot. Ainsi donc la petite sirène blanche croyait pouvoir lui échapper aussi facilement. Bien... Il se redressa complètement avant de jeter un coup d'œil à la vitre. La ville se réveillait petit à petit même si les lumières n'étaient pas encore éteintes. Le ciel était zébré d'orange, de pourpre et de rose. Après avoir jeté un coup d'œil furtif à sa montre, il se remit au volant en se frottant le visage de fatigue. La réunion d'urgence prévue par Charis aura lieu demain matin alors aujourd'hui, il allait se contenter de faire une grâce matinée bien méritée. Pour une raison qu'il ignore, Darkos sentait qu'il allait se faire gronder par son oncle lors de cette assemblée. Ce dernier n'avait pas aimé qu'il lui tienne tête. Mais Darkos aura sa petite vengeance en se défoulant sur le petit nouveau qui allait être dans la merde.
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