Chapitre 4

3161 Words
Érika descendit du taxi jaune en entortillant la longue chaîne de son sac à main bandoulière. Devant elle se dressait la bâtisse blanche de la demeure de ses parents. Elle allait passer un mauvais quart d'heure mais étrangement elle ne regrettait absolument rien. Elle avait couché avec un homme qui lui était pratiquement inconnu... Incroyable. Des écarts de conduite et des bêtises, elle en avait fait tout au long de son existence. Mais là, elle avait fait fort et sa conscience lui tirait chapeau. En se réveillant sur son torse ce matin, elle s'était sentie heureuse pour la première fois en treize ans. Dans ses bras elle avait tout oublié. Il l'avait fait sentir femme comme aucun autre homme avant lui. Cependant elle avait préféré fuir avant qu'il n'ouvre l'œil. Ça avait été magique entre eux, mais cela n'allait plus se reproduire car elle n'avait pas besoin de complication dans sa vie déjà en désordre. Elle avait trouvé un bout de papier et un stylo dans sa boîte à gants puis lui avait laissé un message d'adieu. Et si un jour ils se recroisaient... s'ils se recroisaient... Maudit Antoniadi, faillit-elle hurler de frustration. S'ils se recroisaient qu'allait-elle faire au juste ? Rien, absolument rien si ce n'est se rappeler de leur étreinte fugace. Ils ne s'étaient même pas protégés. Pourquoi fallait-il qu'elle soit la femme la plus inconsciente de la terre ? Lorsqu'elle entra, tout paraissait calme dans le vestibule. Aucun employé dans les parages, le silence perdura pendant plusieurs secondes. Elle se dit alors que ses parents étaient peut-être sortis. Grosse erreur. Sa mère l'attendait d'un pied ferme dans la grand salon. Son père quant-à lui lisait calmement le journal. Une jambe reposant sur l'autre, lunettes sur le nez, il sirotait son café et ne leva même pas la tête en entendant sa fille rentrer. Elle se stoppa net en les voyant. Lorsqu'elle voulut se hâter vers les escaliers, Izabel l'interpella. _ Érika Philomena Sthathi, viens par ici jeune fille. Elle ferma les yeux un court instant et grimaça avant de revenir sur ses pas. _ Oui ? _ Je crois que tu nous dois des explications, commença Izabel avec un calme qui ne présageait rien de bon. Que t'a-t-il prit de partir hier nuit comme tu l'as fait ? Tu m'as ridiculisée devant des personnalités importantes, t'en rends-tu compte petite écervelée ? Que diront les gens ? Y as-tu pensé une seule seconde ? Ils diront que ma fille est une rebelle s'amusant à me désobéir, que je ne suis une mauvaise mère qui n'a pas su l'éduquer. Et tu sais pertinemment bien que dans notre milieu, la moindre erreur peut ternir ton image à vie. Érika roula des yeux. Encore et toujours le "qu'en dira-t-on". Sa mère cherchait tant à plaire à autrui. Elle était plus préoccupée par l'avis des autres que par le bien-être de sa fille. Si Érika soulevait ce dernier point maintenant, Izabel allait crier haut et fort que c'était faux, jurant sur la tête des dieux qu'elle aimait sa fille plus que tout. _ Et puis regarde-toi, qu'est-il arrivé à ta robe et à ton maquillage ?! s'écria-t-elle scandalisée en désignant du doigt son accoutrement différents de celui qu'elle avait hier encore. Tu ressembles à...à une... Seigneur, je n'ose même pas prononcer ce mot. _ À une quoi ? À une p****n, une traînée, c'est ça ? N'ai pas honte de le dire. Même les gens de la haute société sont autorisés à employer les mots vulgaires maman. _ Tais-toi. Va me nettoyer cette sale figure et reviens ensuite t'asseoir ici. Il faut qu'on parle. Tu vas nous dire où tu étais hier nuit, là où tu as dormi et surtout avec qui car je sais pertinemment bien que tu n'étais pas seule. Tu ne connais pas Athènes pour ça. Je refuse que ma fille devienne une de ces dévergondées traînant tard dans la nuit avec des vauriens. Érika réprima un ricanement. Si seulement sa mère savait ce qu'elle avait fait cette nuit. Darkos Antoniadi, l'homme devant qui madame Sthathi avait bafouillé la veille, était tout sauf un vaurien. Izabel aurait été à la fois choquée et ravie d'apprendre que sa fille avait fui avec lui et non un autre. Après tout, il semblerait que cet homme ne soit pas n'importe qui au sein de la jet-set grecque. _ Je n'ai rien à vous dire. Je ne suis plus une gamine. _ Et pourtant tu te comportes comme telle. Tant que tu vivras sous notre toit, nous aurons notre mot à dire. _ Eh bien ne t'en fais pas, dès la semaine prochaine je me trouverai un appartement. De toute façon je ne suis là que pour quelques semaines. Ensuite je disparaîtrai pour de bon devant vos faces. Et en passant, après ma prestation à Berlin, j'arrêterai la danse. _ Érika ! s'exclama Izabel choquée. _ Quoi maman ? Tu es déçue ? Tant pis car c'est comme ça, je ne reviendrai pas sur ma décision. Danser n'a jamais été mon rêve mais le tien. Si tu veux, tu n'as qu'à t'y mettre. On verra si tu trouveras amusant le fait de gérer un stress devant des milliers de personnes, de chuter, de te fouler la cheville à plusieurs reprises lors des entraînements et de subir les attaques des autres danseuses qui sont capables de glisser des lames tranchantes dans tes chaussons de danse juste pour te mettre hors course. J'ai subit ces atrocités toute ma vie mais là, je suis à bout. Debrouille-toi toute seule parce que à présent, j'ai décidé de vivre pour moi et selon "mes" envies. Outrée, Izabel la regarda bouche bée et les yeux ronds. Puis elle se tourna vers son mari afin de demander son aide. _ Stravos dit quelque chose ! _ Écoute ta mère Érika, fit-il simplement sans arrêter de lire. _ Vous savez quoi j'en ai assez de vous, surtout de toi maman. Je te parle de mes tumultes mais on dirait que ça rentre par une oreille pour ensuite sortir automatiquement par l'autre. Quand vas-tu arrêter de me prendre pour ce que je ne suis pas. Je veux vivre "MA" vie ! _ On se plie en quatre pour toi, pour que tu réussisses ton avenir et c'est comme ça que tu nous remercies? _ Qu'est-ce que tu racontes ? De quel p****n d'avenir tu me parles ? Je n'ai même pas eu mon mot à dire. Tout, je dis bien tout a été décidé par vous. Et puis vous remercier de quoi ? De m'avoir mis au monde ? De m'avoir nourrie pour ensuite me forcer à faire ce que "vous" vous vouliez ? Alors voilà, tiens-le ton merci, cracha t'elle en lui faisant une révérence. Elle s'apprêtait à répartir mais la déclaration que fit sa mère lui émietta le cœur. _ Si seulement ton frère était encore vivant. Lui au moins il était obéissant. _ Où es le rapport ? _ Après ce que tu as fait, la moindre des choses est serait de te montrer respectueuse en te comportant dignement. Enfin, elle l'avait dit. Enfin, elle l'avait accusée. Érika reçu cela comme une délivrance et un supplice. Elle avait tant rêvé qu'ils lui jettent enfin sa culpabilité à la figure au lieu de jouer aux hypocrites. Même Stravos avait reposé son journal pour regarder les deux femmes. _ Mon trésor je..., bafouilla Izabel dont la langue s'était déliée avant que son cerveau n'approuve. Je ne voulais pas dire ça. En disant "ce que tu as fait" je parlais de ta fuite d'hier nuit, tenta t'elle de se rattraper minablement. Le rire sarcastique et amer d'Érika raisonna en tranchant douloureusement l'air alourdi. _ Alors nous-y voilà. Tu vois, ce n'était pas difficile à dire. Mais tu peux faire mieux maman. Dis que j'ai tué Christos. C'est ce que vous gardiez au fond de vous pendant ces treize années hein? Vous mouriez d'envie de me le jeter à la figure. Eh bien libère-toi maman. Oui, j'ai tué ton fils chéri, c'est de ma faute s'il est mort. DIS-LE, QU'ATTENDS-TU ?! JE L'AI TUÉ ! _ ÉRIKA, tonna son père furieusement en se levant enfin de son fauteuil. À peine eut-il fini que la main de sa femme s'abattit sur la joue de sa fille. Elles se devisagèrent avec animosité, Érika tenait sa joue douloureuse. Même si quelques secondes plus tard sa mère parut regretter son impulsivité, le mal était déjà fait. _ MONTE DANS TA CHAMBRE PETITE INGRATE ! tonna Izabel. Érika n'attendit pas qu'on le lui redise deux fois. Elle ouvrit la porte de sa chambre et la claqua en pleurant de colère. Elle frotta sa joue meurtrie en reniflant. Elle aurait tout donné pour être loin de cette maison, loin de ses parents, loin de tous ces problèmes. Elle avait envie de parler à quelqu'un. Mais qui? La photo de son frère posée sur la commode du lit lui souffla la réponse. Après une douche rapide, elle enfila une culotte propre comme unique sous-vêtement. Elle piocha ensuite un léger chemisier lilas à manches longues dans sa garde-robe. Sans en fermer les boutons, elle le noua au niveau du ventre et mit un short en jean. Une fois ses baskets chaussées, elle ouvrit sa fenêtre. Oui, elle allait faire le mur, le style grec de la maison le lui permettait. Après avoir laissé son sac à dos tomber sur le gazon verdoyant du jardin, elle descendit en se servant des plantes grimpantes cachant le mur. Elle s'écorcha les doigts, tout ça parce qu'elle ne voulait pas croiser ses parents. Dimitri habitait un quartier huppé en plein cœur de la ville. Ça changeait Érika du calme désertique environnant la demeure austère de ses parents. Une fois devant l'immeuble, elle régla sa course et s'empressa de sortir. À l'intérieur du bâtiment, elle prit l'ascenseur. Il lui avait communiqué son adresse et le numéro de son appartement au cas où. Ça fera bientôt quatre mois qu'elle ne l'avait pas revu. Contrairement à elle, il était d'ici. Autrefois il venait régulièrement leur rendre visite à la campagne. Mais après la mort de Christos et le départ d'Érika, les retrouvailles entre eux deux s'étaient espacées. Lui aussi avait changé. Devenu homme d'affaires, il ne faisait plus du polo comme passe-temps mais de l'escrime. Il y'a dix ans, il avait commencé à participer aux jeux olympiques en représentant la Grèce. Il n'avait arrêté qu'il y a de cela quatre ans pour se lancer dans les affaires. La porte s'ouvrit sur un Dimitri torse nu avec une serviette autour des reins. Il parut étonné de la voir. _ Érika ? Que fais-tu ici prinkípissa (princesse)? Érika se jeta aussitôt sur lui et l'étreingnit fortement sans pouvoir calmer ses sanglots. _ Ma puce... Du calme, je suis là. Ses plaintes redoublèrent lorsque les bras de son ami se refermèrent sur elle pour la bercer. Inquiet, Dimitri lança un regard aux alentours puis l'entraîna à l'intérieur de l'appartement. Elle était toujours collé à lui comme un koala et il dut la forcer à s'écarter pour plonger ses yeux dans les siens. Ses orbes à lui ne reflétaient de l'inquiétude mais également de la joie de la revoir. _ Que se passe-t-il ? Pourquoi pleures-tu ? Elle secoua négativement la tête incapable de parler sans éclater en sanglots. Dimitri soupira, la força à s'asseoir puis s'agenouilla devant elle avant de dire doucement : _ Je t'apporte à boire d'accord ? Sans attendre sa réponse, il se rendit jusque dans la cuisine ouverte. Pendant ce temps, Érika admira le lieu en essuyant ses larmes. C'était rangé, propre et aéré avec des tons gris, bordeaux, orange et blanc. Bref, c'était Dimitri tout craché. Après avoir fouillé dans son frigo, il revint avec un jus de raisin frais. Son préféré, nota t'elle avec un sourire. Il n'avait pas oublié. Dimitri était si attentionné avec elle. Comment ne pas tomber amoureuse d'un tel être ? Elle prit le verre d'entre ses mains en faisant attention à ne pas en renverser sur le tapis car c'était plein à ras bord. Debout devant elle, dimitri la regarda savourer une première gorgée puis une autre. Il sourit en l'entendant gémir de bien-être. _ Attends-moi là, je pars m'habiller convenablement et je suis de nouveau à toi. Ce n'est qu'à ce moment là qu'elle remarqua qu'il était à moitié nu. Elle devint rouge en se rappelant de la manière dont elle s'était jetée sur lui alors qu'il était encore mouillée et fraîchement sorti de la douche. Chose étonnante, l'image de Darkos Antoniadi vint entacher celle de Dimitri en lui faisant barrière. Pourquoi il ne la lâchait pas celui-là ?! Sous l'effet de la nervosité, Érika vida l'entièreté du liquide sucré. Elle reposa le verre vide puis s'empara d'une boîte de mouchoirs se trouvant sur la table basse. Elle se moucha bruyamment en se foutant de l'éthique. Elle commençait à avoir un début de migraine alors elle posa tête sur le dossier du canapé en fermant l'œil. Dans son sac, son téléphone s'était mis à vibrer. C'était sa mère. Elle avait dû se rendre compte de sa disparition. Ne voulant pas lui parler, Érika éteignit le téléphone. Avec sa fugue d'hier et celle d'aujourd'hui, elle aggravait sans doute son cas mais au diable l'avis d'Izabel. Après tout, elle était avec un ami et ne faisait rien de mal. Si sa mère ne la croyait pas lors de ses explications, elle n'aura qu'à appeler Dimitri pour la rassurer. Lorsque Dimitri revint, il portait une de ses éternelles chemises à carreaux rentrée dans un pantalon en toile de couleur taupe. Il était magnifique, presque aussi magnifique que Darkos. Érika se gifla mentalement pour avoir pensé ça. Le brun vint s'asseoir sur le fauteuil en face du sien. Buste avancé, il la sonda longuement. On aurait dit un psychologue. Intimidée, elle s'enfonça dans le divan. Dimitri avait toujours eu le don de lire en elle et de la faire rougir rien qu'avec un seul de ses regards gris. Elle sentit qu'il attendait qu'elle se lance. _ Ils l'ont enfin dit. _ Qui a enfin dit quoi ? _ Mes parents. Ils ont enfin dit que c'est moi qui ai tué Christos. Je savais que ça arriverait un jour. Le pire c'est qu'ils ont raison, tout est de ma faute. _ Érika, on en a déjà parlé. Tu n'as pas tué Christos, tu n'es pas une meurtrière. _ Mais c'est moi qui- _ Qui étais sur le dos de ce cheval ? Oui. Mais tu n'étais pas ce cheval. Si tu avais su qu'en montant sur cet étalon ton frère allait périr, je suis certain que tu te serais abstenue. _ Peu importe. Si je ne l'avais pas libéré puis monté, rien de tout cela ne se serait produit. Et voilà que je l'entends de la propre bouche de ma mère. C'était à la fois une délivrance et une mort. Dimitri quitta son siège pour venir s'installer à ses côtés. La seconde suivante, Érika se retrouva dans ses bras protection. Elle frissonna lorsqu'il déposa un bisou sur le sommet de son crâne. Elle se mit à jouer avec le col de sa chemise. _ Que s'est-il passé pour que vous en soyez arrivés à sortir de Christos du placard ? Je croyais que c'était devenu un sujet tabou au sein de ta famille. _ Je ne veux pas en parler. Lui expliquer ça reviendrait à lui parler de la soirée d'hier, du fait qu'elle s'était échappée avec un inconnu au point de s'attirer les foudres de sa mère qui n'avait rien trouvé de mieux que de la blesser avec des mots. Les questions de Dimitri finiraient par la pousser à citer le nom de Darkos. Elle se colla un peu plus contre lui en respira son odeur. Il sentait si bon, presque aussi bon que Dar... «Non Érika, ne vas pas sur ce terrain». _ Depuis quand es-tu rentrée ? chercha-t-il à savoir tout en passant la main dans ses cheveux dans un geste fraternel. _ Depuis trois jours. _ Et c'est maintenant que tu penses à moi petit cœur ? Tu ne m'as même pas appelé pour m'en informer. _ Je voulais te faire la surprise, dit-elle d'une petite voix contre son torse. En plus ma mère ne m'a laissé aucun répit. Mais maintenant je suis là et je repars seulement dans un peu plus de deux mois. Inutile de te préciser que je vais m'ennuyer ferme durant mon séjour, elle va s'en assurer. _ Je suis là pour quoi ? Tu n'auras qu'à passer tes journées avec moi. _ Tu veux réellement t'alourdir avec le fardeau que je suis ? T'as pas une entreprise à diriger toi ? _ Tu ne seras jamais un fardeau pour moi Érika. M'as-tu entendu ? Je te coincerai entre deux rendez-vous s'il le faut, il plaisanta en la rendant cramoisie de gêne. _ C'est gentil, mais non. Je ne veux pas te déranger. _ C'est non négociable. Et tu pourrais aussi venir te défouler de temps en temps au club d'escrime avec moi, ça te fera sans doute du bien tu verras. _ Je ne sais pas faire de l'escrime. _ Je t'apprendrai, sourit-il à pleines dents. _ Quand vous souriez comme ça, il m'est impossible de vous dire non prince Dimitri Pallis, gloussa Érika. _ Arrête, je ne suis que vingt-huitième dans l'ordre de succession au trône de Grèce. Je me moque de ce titre à la con. C'est justement pour ça qu'elle l'appréciait. Loin d'être comme ses cousins, il savait se tenir à l'écart des scandales. Souvent les gens en venaient à oublier son statut car il agissait comme une personne lambda sans titre de royauté. _ Cela n'empêche que tu es "mon" prince moi. Elle lui fit un bisou sonore sur la joue et crut même le voir légèrement rougir. Dimitri se leva prestement en se raclant la gorge. _ J-je me rendais justement au club. On pourrait y aller pour que tu commences à te familiariser avec l'environnement. _ Quoi, maintenant ? _ Oui, maintenant. _ Mais je voulais passer la journée avec toi. _ Tu la passeras avec moi là-bas. _ Alors c'est décidé. Mais après c'est toi qui paie le déjeuner. _ L'autre fois lorsqu'on s'était vu à Paris, c'est moi qui avait réglé la note je te signale. _ Oh mais ça ne compte pas. _ Et pourquoi ça? _ À cause de toi et de ton envie de manger dans un fast-foods, j'ai eu une intoxication alimentaire, rappela-t-elle en tendant son index accusateur vers lui. _ Menteuse, c'était juste des maux de ventre de rien du tout. _ Depuis quand les maux de ventre font vomir ? _ Depuis que tu es Érika, une fragile petite chose qui tombe malade à tout bout de champ. Elle lui envoya le coussin en pleine face en gloussant. _ Ça suffit maintenant jolie petite danseuse. Mes adversaires m'attendent au club donc bouge.
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