IIIPourtant, voyant sans vie cet ami fidèle, ce corps qui tout à l’heure encore lui était soumis, et pensant qu’il allait falloir l’abandonner, – l’abandonner à la mort, c’est-à-dire à la destruction et presque au néant, – c’est-à-dire à cette implacable solitude qui s’établit autour des morts et qui s’empare d’eux, et qui fait que les morts sont toujours seuls, quoi que ce soit qui s’agite autour d’eux ; mon âme le regarda, – non sans tristesse. « Que n’es-tu mort d’une mort moins prompte ! lui dit-elle ; que n’ai-je pu te sentir mourir, et partager ton mal, et souffrir avec toi, si tu as souffert. – Je t’aurais assisté à tes derniers moments, et nous nous serions du moins quittés après un adieu fraternel. Pauvre corps muet ! ajouta-t-elle, entends-moi et réveille-toi, et jette un derni