IVPour la première fois, cet appel de mon âme resta sans réponse. « Pourquoi aimer ce qui doit mourir ? s’écria-t-elle attristée. Quand on n’a pas devant soi l’éternité, pourquoi agir ? pourquoi s’unir ? » « Puisqu’il le faut, quittons-nous donc, dit-elle enfin ; mais de même qu’il a été dans notre destinée que nous fussions séparés, de même il est écrit qu’à l’heure où les âmes iront rejoindre leurs corps, je saurai reconnaître entre toutes les poussières ta poussière, – et te rendre cette vie que tu viens de perdre. Adieu donc, et compte sur moi, – et n’aie pas peur que je me trompe ; car à toi seul je reviendrai, et cette fois ce sera pour toujours. » Et en cet instant la dernière goutte du sang qui avait animé mon corps s’arrêta dans mes veines, et s’y glaça.