Le chef, toujours rongé de douleur, chargea sur Nicky, toujours affalé au sol avec des cris inarticulés. Nicky l’avait attendu, et quand il arriva suffisamment près, lui assena un coup de pied v*****t à un genou, ce qui le déboîta. Le chef roula les yeux de douleurs mais sans pouvoir hurler à cause de sa gorge. Nicky se releva sans attendre et commença à frapper la tête du chef à coup de poings répétés puis courut prendre son arme qu’il n’avait pu garder dans la bagarre, avant de se tourner vers son adversaire à demi-inconscient et lui tirer une balle dans la tête.
C’était terminé. Les méchants furent tués et les otages sauvés.
Nicky essaya de reprendre son souffle, rangea son arme dans sa ceinture, puis courut vers la boîte qui contenait les téléphones, chercha le sien, le trouva, puis composa un numéro tout en se dépêchant de rejoindre son frère. Léonie le tenait toujours dans ses bras.
— Karl.
— Ne t’inquiète pas. le rassura Karl en réconfortant son frère aîné. Occupe-toi de ton frère !
Nicky s’agenouilla à côté de ce dernier.
La personne qu’il appela, décrocha.
— Nicky ?
— Salut Richard. J’ai besoin d’aide s’il te plait. Il lui indiqua l’endroit où il se trouvait et lui fit un bref résumé de la situation.
— Donc, tu as tué tous les criminels ?
— Oui, mais l’un d’eux à tirer dans le ventre de mon frère, alors s’il te plait, fait arriver cette ambulance aussi vite que possible.
— Elle est déjà en chemin.
— Je vais vérifier sa blessure.
Il releva les vêtements de Ronald pour mieux étudier la blessure. Ce dernier grimaça de douleur et agrippa le bras de son frère.
— Nicky… !
— Chut ! Laisse-moi voir !
La blessure n’était pas belle.
Il dut retourner son frère pour voir si la balle était ressortie.
— Merde, elle ne l’est pas. jura Nick tout en remettant son frère sur le dos.
— Alors ? demanda le dénommé Richard de son téléphone.
— La balle est encore à l’intérieur. Je vais essayer de ralentir le saignement ! Mais où est cette f****e ambulance ! vociféra-t-il en passant une main nerveuse dans ses cheveux d’ébène.
— Elle arrive ! Sans doute avec moi. Je fais le max !
— Ils ont intérêt à arriver à temps !
— Nicky ! appela son jumeau, mort de peur.
— Ne t’inquiète pas, je suis là !
— Tu es vraiment Nicky ? s’enquit Léonie, sanglotant presque, le visage maculé de larmes.
Il releva un instant la tête vers elle et acquiesça.
— Oui.
— Et tu pourrais le sauver !
— Il ne va pas mourir.
Nicky essaya de stopper l’hémorragie en appliquant le haut de son costard sur la plaie béante.
Ce fut alors que la porte s’ouvrit avec un grand bruit et que policier et ambulanciers s’engouffrèrent dans la salle.
Tout le monde poussa un énorme soupir de soulagement.
— Nicky ! appela le dénommé Richard, un grand brun aux yeux bleu délavé qui se trouvait être un lieutenant de police.
— Je suis là ! fit son ami. Les ambulanciers accoururent vers eux, et s’occuperent de Ronnie.
— Je vais aller avec lui. leur déclara Léonie en regardant tour à tour les jumeaux.
Nicky acquiesça sans mot dire.
Avant que Ronnie ne fut emmené par les ambulanciers, Nicky le dévisagea, se pencha sur lui et déposa un b****r sur son front.
— Qui es-tu ? s’enquit alors son frère, la douleur déjà apaisée par les soins des sauveteurs.
Mais Nicky ne lui répondit que par un sourire avant de le laisser être emmené par ceux qui allaient le soigner, suivi de près par sa fiancée. Cette dernière s’arrêta un instant et se retourna vers le vrai Nicky.
— Vas-y. furent ses seuls mots pour l’encourager à partir avec eux. Pour partir avec son frère.
Léonie hocha de la tête et suivit les ambulanciers qui se dépêchaient d’emmener leur blessé.
Ils sortirent tous de l’hôtel.
Les autres furent aussi pris en charge par des ambulanciers. Seule Karl donna une déposition, les autres furent escomptés d’en faire. À un moment, Nicky s’était arrêté dans un couloir et s’adossa au mur, comme s’il n’avait plus la force de rester debout, comme s’il pouvait enfin se laisser aller.
Crystal s’arrêta aussi, avec Nathan qui l’entourait d’un bras réconfortant.
Le dénommé Richard porta sa main à l’épaule de son ami.
— Mais tu trembles ! s’exclama l’inspecteur, visiblement étonné de son état. Il devait ne jamais lui avoir montré une telle faiblesse.
— Ça te surprend, hein !
Il rit puis secoua la tête, visiblement ravagé d’émotions.
— Une seule erreur, et je condamnais mon frère et Karl.
Ce que Crystal retira de ces quelques mots était le fait qu’elle et Léonie, mais surtout elle, ne faisaient pas partie des gens pour lesquels il s’était inquiété, même en étant, elles aussi, condamnées.
À nouveau, il poussa des gémissements de peine et de soulagement mêlés.
— Tu te rends compte, si j’avais échoué aujourd’hui, alors…
— Mais tu n’as pas échoué. Et c’est cela qui importe.
— Je sais. Mais je crois que je ne serai jamais capable de maintenir séparément les deux cas. Pas lorsqu’il s’agit de ces rares personnes pour qui je ressens encore quelque chose.
L’inspecteur Richard le dévisagea à son tour puis hocha la tête et prit son ami dans ses bras.
— Tu m’as manqué.
— On s’est vu la semaine dernière ! fit remarquer Nicky en riant, dubitatif.
— Je sais.
Ce fut alors que Nicky se tourna vers Crystal se tenant à côté du nouvel homme de sa vie, et qui ne s’était pas encore décidé à sortir.
Ils se regardèrent longtemps. Et la jeune femme avait l’impression que l’indifférence de Nicky était différent de celle de son jumeau, elle semblait posséder un tout autre sens, et d’une manière, blessait encore plus. Tellement plus.
Nicky voulut parler, mais Crystal ne le laissa pas faire.