— Nicky. ce fut le fiancé de Léonie, toujours d’une pâleur cadavérique, qui l’appela en premier.
Nicky se tourna vers lui et s’exclama.
— Ronnie ! Mais que fais-tu là !
— Nicky. ce dernier put simplement répéter. Alors le nouvel arrivant comprit que quelque chose n’allait pas.
— Ça va ? s’enquit-il en s’approchant de lui pour le prendre dans les bras, mais Karl intervint, et éclaircit bien des choses.
— Alors c’est lui ton frère jumeau. Ronald Specter.
— C’est d’une évidence. On n’a pas idée d’être aussi ressemblant en étant seulement frère, comme toi et James.
— Demi-frère.
— Si tu le dis.
— Et il est avec ta fiancée. releva l’oncle Karl d’un ton significatif.
— Ancienne fiancée. précisa le vrai Nicky à son tour avec un air faussement sérieux. Mais que veux-tu, c’est la vie. On est jumeau donc forcément on a les mêmes gouts.
— Pas du tout ! Ce n’est pas une obligation !
— Tu n’as pas de jumeau, qu’est-ce que tu en sais ?
— Attendez ! décida cette fois d’intervenir le père de Nathan avec de grands gestes.
— Vous êtes jumeau ! voulut-il confirmer en regardant tour à tour Nicky et son frère. Nicky ne se donna pas la peine de répondre, sortant seulement un paquet de cigarette. Ce fut Ronald qui le fut pour eux.
— Oui. confirma-t-il presque inaudible.
Léonie fit face à son fiancé.
— Tu as recouvré la mémoire !
Ronnie porta les mains à sa tête.
— Oui, je me souviens de tout maintenant.
Nicky fronça d’inquiétude.
— Ronnie, ça va ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
Ce dernier releva la tête et darda sur lui un regard accusateur et flamboyant de rage.
— Un accident, et tu n’étais pas là. À aucun moment, tu n’étais là, que ce soit pendant que j’étais dans le coma, ou que je me suis réveillé sans mémoire et plus tard.
— Ronnie…
— Tu as été absent pendant sept ans ! Sept longues années ! Qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps.
En guise de réponse, Nicky soutint le regard chargé d’émotions de son frère avant de hausser les épaules.
— Vaut mieux que tu ne saches jamais.
Nathan pour sa part, qui n’a pas détourné son regard du visage éloquent de sa fiancée depuis le moment où elle posa les yeux sur le nouvel arrivant dont l’identité venait d’être confirmée par les émotions qui s’y affichaient, choisit de s’exprimer.
— C’est lui, Crystal, c’est le vrai Nicky.
Crystal n’eut même pas besoin de parler pour l’affirmer tant tout son être lui criait la vérité.
— Je vois.
En entendant ce nom, Nicky se tendit puis lentement se tourna vers la jeune femme. Fut-il depuis le début conscient de sa présence, elle n’en savait rien, mais ce qui est sûr c’est qu’il ne pouvait plus l’ignorer à cause de l’intervention du nouvel amour de son ancien amour.
L’impact que la rencontre de leur regard provoqua fut tel que Crystal crut devoir s’évanouir, mais il n’en fut rien. Elle ne s’était évanouie malgré toute la force des émotions que sa présence et ses yeux ont provoquée en elle tout comme elle n’était pas morte de chagrin quand ils se sont séparés, il y a sept ans de cela, et ce, malgré toute la misère que cette séparation lui a apporté.
Mais tout devait encore être à nouveau chamboulé quand, sans crier gars, cinq personnes armées jusqu’aux dents, s’engouffrèrent sans bruit dans la salle de réception et les mirent tous en joute. Cinq personnes revêtant des uniformes d’agents sanitaires combattant les nuisibles. Personne n’aurait imaginé les contrôler, sans parler que des faux papiers ainsi que leurs outils de façade pouvaient être facilement procurés.
Chacun semblait être encore trop choqué par cette intrusion inattendue et terrible pour se rendre d’abord compte de ce qui se passait, mais quand ils semblèrent tous prendre compte de toute la gravité de la situation, de son danger quasiment mortel, ils paniquèrent et voulurent quitter la salle mais ce fut sans compter les criminels qui l’avait envahi et qui maintenant faisaient d’eux leurs otages. Barbara comme on devait sans doute s’y attendre, devait se comporter comme elle l’était vraiment, en hurlant comme une hystérique et en se cachant derrière les autres.
Celui qui se distinguait clairement du groupe par son aura et sa méchanceté tendit la main et referma ses doigts sur le visage de la belle-mère de Nathan, et la prévint d’une voix douce mais encore plus terrifiant que s’il avait hurlé.
— Je ne te le dirai qu’une seule et unique fois, si jamais j’entends encore un seul son sortir de ta gueule repoussante de sorcière, je t’arrache la mâchoire, et tu ne pousseras plus jamais un seul cri de toute ta vie. Compris.
Barbara Bowen hocha la tête, tout le corps en sueur. Quand le chef enleva enfin sa main en repoussant la femme contre son mari, elle fut tellement secouée qu’on aurait dit qu’elle avait passée dans un broyeur.
Les criminels eurent tôt vite fait de regrouper tous leurs otages et de les emmener contre un mur pour les y faire asseoir au sol.
Le chef leur expliqua alors que la seule façon pour eux de s’en sortir vivant était de suivre ses ordres à la lettre.
Et pour bien faire comprendre la situation à tout le monde, il releva son arme et tira dans le ventre de Ronnie, lequel cria de douleur et s’effondra contre Léonie, qui cria à son tour en le rattrapant dans ses bras.
— Mon chéri !
Barbara évidemment ne laissa pas passer cette occasion de hurler à nouveau comme une hystérique avant de s’arrêter tout aussi rapidement sous le regard menaçant et meurtrier de leurs geôliers.
Crystal pour sa part, au contraire de tous les autres, se retourna vers son jumeau lequel, assis tout au bout du groupe au côté de son ami Karl, à son plus grand étonnement, regarda la scène avec des yeux fixes qui d’une manière, la terrifia encore plus que les preneurs d’otages réunis.