Un imbécile, voilà ce qu'il est: un imbécile.
Il venait de me perdre le temps, restait plus qu'à espérer que le prof me pardonnerait mon second retard.
J'étais vraiment furieuse, il aurait juste pu m'ouvrir la porte, je le remerciais et basta. Mais non! Il a fallu qu'il fasse son arrogant et me perde le temps. Tout de même, j'avais un petit sourire en sachant qu'il me trouvait jolie. Décidément il avait un don pour m'enrager tout en me faisant sourire.
Quand j'arrivai au gymnase, les autres avaient déjà commencé à jouer, ils étaient entrain de jouer au basketball et l'expression du prof n'était pas du tout accueillante.
-Monsieur...
-Je vous avais donné deux minutes mais vous avez mis...il regarda sa montre. Dix minutes
-Monsieur quelqu'un m'a enferm...
-Des excuses, toujours des excuses, dit il en continuant d'observer les autres. Il se retourna vers moi avant d'ajouter.
-Déposez-moi ces plots et allez courir le reste de la séance.
-Mais monsieur...
-Ou préfereriez-vous que je vous mette absente pour cette séance? Me demanda t-il en arquant un sourcil.
-Non monsieur.
-Voilà qui est mieux.
-Espêce de grincheux, dis je en murmurant.
-Qu'avez vous dit mademoiselle?
-Rien, répondis je boudeuse.
Cette matinée ne commençait vraiment pas bien pour moi,et voilà que je devais courir pendant au moins 30 minutes et tout ça à cause de Charles. Ce n'était peut-être pas totalement de sa faute, j'aurais tout aussi pu ne pas rester là à écouter ses bêtises.
Je me mis alors à courir et j'avais sans cesse l'image de son visage souriant dans ma tête et ma colère se dissipait peu à peu. J'étais épuisée quand j'entendis le prof me lancer.
-Mlle Hamilton revenez par ici, nous rentrons en salle.
J'étais essoufflée, abattue, je ne savais pas si j'aurais pu tenir debout et si même je pourrais supporter le reste des cours.
Après s'être lavés, changés, nous rentrions en classe et comme d'habitude je m'assis devant Mylène.
-Alors comment tu vas mon athlète? Demanda t-elle pour se moquer de moi.
-Je suis épuisée, j'ai les pieds en compote et je crois même que je vais vomir.
-Pourquoi t'es arrivée en retard ce matin?et qu'est ce qui t'a pris autant de temps au bureau des sports?
-Charles... C'est espèce d'endouille, tout ça c'est de sa faute, dis je en grinçant les dents.
Après être restée quelques secondes l'air totalement perdue elle répondit
-Je suis un peu perdue là, qu'est ce qu'il à voir dans tes retards?
-Quelqu'un m'a enfermé dans le bureau des sports, reste à savoir si ce n'était pas lui... Bien-sûr que c'est lui, dis en posant mon index sur mon menton.
-Stop! Dit elle en mettant une main devant mon visage. S'il te plaît met le ralenti, j'y comprends rien.
Je racontai alors à Mylène tout ce qui c'était passé au bureau des sports en omettant l'épisode où j'avais cru qu'il allait m'embrasser.
-D'accord je comprends, dit elle avec son air de détective avant de poursuivre; mais je ne vois pas en quoi il est responsable de ton retard de ce matin, à moins que...elle me fit un clin d'œil.
-Raconte pas du n'importe quoi. Pour ça il n'y est pour rien.
Ce n'était tout de même pas de sa faute si j'avais passé toute la nuit à revoir son visage.
-T'es vraiment une folle, lui dis je en tapant ma main sur mon front. Mais elle n'arrêtait pas de rire.
Le professeur de Maths entra en classe et commença son cours. Il avait à peine commencer à parler que je me mis à avoir le vertige, je ne savais pas ce qui m'arrivait, j'avais déjà couru autant auparavant alors pourquoi je me sentais si mal. Je me rappelais alors que la veille j'avais à peine toucher à mon dîner et que ce matin j'étais sortie sans prendre mon petit déjeuner. Mylène remarqua mon état,elle me tapota l'épaule avant de demander:
-Hé toi! T'es sûre que tout va bien?
-J'ai le vertige et la nausée.
-Si je ne te connaissais pas, je dirai que ce sont les symptômes d'un début de grossesse, dit elle en ricanant..
Elle était toujours entrain de blaguer.
-Arrête avec tes âneries. Je n'ai pas mangé depuis hier soir et je crois que cette course n'a pas arrangé les choses.
-D'accord, tu devrais peut-être sortir.
-T'as raison.
Je demandai aussitôt la permission au prof pour sortir. Je marchais nonchalamment et me dirigeais à petit pas vers l'infirmerie, toute tremblante quand je croisais encore Charles. Qu'est ce qu'il pouvait bien faire là? Pourquoi se trouvait-il toujours où j'étais? En 2 ans dans ce lycée je ne l'avais jamais vu et voilà qu'aujourd'hui je n'arrêtais pas de tomber sur lui. Je commençais à me dire que cette scène dans les films pour ado où l'actrice principale n'arrêtait pas de tomber sur le héro n'était pas si idiote. J'essayai de me redresser pour qu'il ne me voit pas faible mais mon corps et mes mains n'arrêtaient pas de trembler. Avec son même cynisme, il me lança de loin.
-Comme on se retrouve.
Je ne disais pas un mot, d'ailleurs je n'avais pas la force pour en faire sortir un de ma bouche.
Comme il s'avançait, il s'aperçut alors que j'etais toute faible et ravala son sourire.
-Eh ma jolie, qu'est ce qui t'arrive? Tu es toute pâle.
Je pointai un doigt accusateur dans sa direction
-Tout ça c'est de...c'est... j'avais à peine prononcer ces mots que tout devint trouble devant moi et je m'évanouis.