CHAPITRE XII LA « NORAH CREINA »J’aime à me rappeler la monotonie d’un voyage dans l’océan Pacifique quand, jour après jour, le vaisseau vogue librement, quand les nuages, poussés par le vent, flottent entre le ciel et la mer, en revêtant des formes fantastiques. Tous les plus petits incidents prennent de l’attrait pour le voyageur ; il s’intéressera à ce monde si humble qui s’appelle l’équipage, ou suivra attentivement les péripéties d’une chasse au requin. Parfois aussi, il s’agit de lutter contre la tempête. Dans ce cas, il faut s’y préparer, l’affronter, se défendre contre les éléments. Quel soulagement lorsque le grain est passé ! Que l’on se sent heureux d’avoir échappé au danger et de respirer à pleins poumons ! Non, je ne saurai jamais l’appeler assez nettement à mon esprit le sou