CHAPITRE XI NOS ROUTES SE SÉPARENTJe m’étais couché fort triste ; je le fus bien davantage en m’éveillant le lendemain matin. Je restai quelque temps inerte, éprouvant des sensations très confuses, quand des coups redoublés, frappés à la porte, me rappelèrent à moi-même, en me remettant en mémoire tous les incidents de la veille. Il me sembla entendre le son de la trompette qui m’appelait au combat. En un clin d’œil, je sautai à bas de mon lit, j’enfilai une robe de chambre, et, traversant le cabinet où Pinkerton, étendu sur le divan qui lui servait de lit, dormait à poings fermés, je courus ouvrir la porte d’entrée. Johnson était là, et derrière lui, le cigare entre les dents, se tenait le capitaine Nares, dont le chapeau de gala, enfoncé sur les yeux, cachait le front jusqu’aux sourcil