V. — SAUVÉS. Ils n’attendirent pas longtemps. L’orage arrivait avec rapidité, et, à leur immense satisfaction il éclata avec toute la furie, des régions tropicales. On eût dit que les cataractes du ciel s’étaient, ouvertes sur leurs tètes. En moins d’une minute le creux du prélart se remplit suffisamment pour leur permettre d’y puiser à longs traits, et l’on peut, se figurer avec quel ravissement ils y plongèrent leurs lèvres, aspirant cette eau délicieuse presque aussi vite qu’elle tombait. Ils restèrent ainsi longtemps, courbés, savourant ce frais breuvage si directement reçu du ciel, et qui leur paraissait le plus exquis auquel ils eussent jamais goûté. Plusieurs minutes s’écoulèrent avant qu’aucun d’eux songeât à s’arracher à cette jouissance. Quand ils se redressèrent enfin, ils é