VI. — LE REQUIN. Cette délivrance miraculeuse d’une des morts les plus affreuses qui puissent menacer l’homme, avait inspiré au matelot une confiance sans bornes pour l’issue finale de leur situation. Soutenu par cet espoir, il résolut de ne plus se laisser abattre, et de ne rien négliger de ce qui pouvait contribuer à assurer leur salut. Ils avaient maintenant une provision d’eau qui, ménagée avec soin, pouvait leur durer des semaines. Qu’ils réussissent à se procurer de la nourriture à proportion, et ils avaient la possibilité d’attendre le moment où quelque navire les rencontrerait et les recueillerait à son bord, seule espérance qu’ils pussent raisonnablement entretenir. Penser à la nourriture, c’était assurément penser à la pêche, unique ressource qu’ils eussent pour se procurer qu