17

1930 Words
Partie 17 : J’avais à peine posé le pied sur le sol français que je fus parcourue d’un léger frisson. J’inspirai profondément la bouffée d’air frais qui caressait mes narines. La France me dis-je. Je suis enfin en France, c’est le rêve de bon nombre d’Africains que je vivais là, franchir le sol Français que ne donnerait pas certaines personnes pour être là ? Chez nous au pays quand tu allais poursuivre tes études en France c’est que tu as atteint un autre niveau du rêve et dès lors tu es plus respecté. J’aimerais dire que tout cela n’est que mirage, l’un des plus grand rêve fait par bon nombre d’ignorants comme moi, oui j’étais ignorante, loin de la vérité, loin de la réalité, loin de ce qu’est la vrai France. Au fil des années j’avais fini par me créer une certaine théorie comme quoi dans le mot France, les dirigeants pour mieux tromper la vigilance des étrangers ont enlevé le préfixe ‘’ Souf ‘’ et préférèrent laisser le suffixe France comme quoi cela donnerait ‘’ SOUFFRANCE ‘’. Je me trouvais à l’aéroport, la tête pleine de rêve, relevée, les épaules bien droites et en une démarche déterminée j’empruntais le long couloir dressé d’un tapis rouge qui s’offrait à moi. J’y étais enfin, en France, plus précisément à Paris, la ville lumière… Ce n’était pas l’état qui m’avait envoyé dans ce pays mais mes parents, je n’avais pas pu obtenir de bourse et pour cela je devais vivre chez un oncle, un parent éloigné à la famille de ma mère dont je ne doutais même pas un peu de l’existence. A quoi il ressemblait ? Je l’ignorais. Comment ferais-je pour savoir que c’était lui ? Et bien il porterait une pancarte avec mon nom écrit dessus… - Bon beuh moi je fais une correspondance là je vais au Etats-Unis en fait. Me dis le monsieur qui était assis à mes côtés durant tout le vol. Ce dernier n’avait cessé de me poser des questions, histoires de faire ‘’ connaissance ‘’, je savais dès le début que je lui avais tapé dans l’œil et de ce fait il souhaitait donc avoir quelque chose. - Ok d’accord moi je serais dans Paris. Répondis-je. A vrai dire je ne savais pas où j’allais et encore moins où se trouvait la sortie, leur aéroport était gigantesque et milles fois plus grand que le nôtre, c’est à cet instant que je pris vraiment conscience que le Gabon d’où je venais était un tout petit pays mais dont j’étais tant fière ! - Pour les vacances ? Demanda ce dernier. - Oui, oui pour les vacances ensuite je retournerai au Gabon. Avais-je mentis, je ne souhaitais pas lui dire que je venais pour y apprendre. - donc on se reverra là-bas et si prête à Dieu on pourra se faire une petite sortie amicale. Dit-il en me présentant un bout de papier qui selon moi contenait son numéro de téléphone. Appelez-moi dès que possible. - Oui sans problème. Répondis-je. Je tournais talon en faisant mine de savoir où j’allais, la vérité ? Je me contentais de suivre les gens comme un mouton en espérant trouver la sortie. Je récitais maintes prières dans le cœur mon Dieu pourvue que j’arrive saine et sauve à destination, je t’en supplie. J’eus du mal à retrouver mes affaires mais Dieu faisant bien les choses j’ai pu tous les récupérer. J’étais venue avec deux grosses valises, une qui contenait mes affaires, l’autre la nourriture du pays que maman avait envoyé, du manioc, des cotisses braisés, du poulet, des feuilles de manioc, du niemboué et bien plus encore. Je tirais mes deux valises en me dirigeant vers la grande sortie, je cherchais de part et d’autre mon oncle, ne sachant pas à quoi il ressemble j’espérais juste avoir un petit signe, lasse de lire les noms écrits sur un bon nombre de pancarte dont n’y figurait pas le mien, je décidais donc de m’assoir un instant… - Chancia ? Entendis-je dire quand je pensais m’être perdue ou trompé de sortie. Je redressais la tête en regardant l’homme de taille moyenne, à la peau d’Eben, légèrement bonifié, debout au-dessus de ma tête. - Oui c’est moi. Répondis-je. - Ah ! Ta mère t’as exactement bien décris. Je suis ton oncle David celui chez qui tu vas rester le temps de t’adapter et tout. Me dit-il. - Bonjour mon oncle. Répondis-je simplement. Je ne savais pas exactement comment me conduire pour moi c’était un inconnu et je ne pouvais lui accorder ma confiance, parenté ou pas que savais-je de lui ? - Bienvenue en France hein, ici c’est le pays de la course. Ajouta-il alors que nous nous rendions dans le parking où était garée sa voiture. Tu remarqueras qu’ici les gens sont toujours pressés, ils courent tous après la montre, ne dit-on pas que le temps c’est de l’argent. - … - Bon fais voir tes valises, je vais t’aider. Il se chargea de les ranger dans le coffre de la voiture tandis que je prenais place à l’avant. Vraiment tes valises là sont lourdes hein, tu as apporté tout le Gabon avec toi là. Je ne peux m’empêcher de sourire remarquant les gouttes de sueur qui trônaient déjà sur son front. - Bon allez on y va… - S’il vous plaît… Une petite pièce pour manger, s’il vous plaît. Entendis-je dire, je me retournais et regardait la vieille dame qui selon moi devais être d’origine Pakistanaise ou que sais-je, qui s’avançait vers mon oncle en lui tendant sa main ridée, fatiguée et tremblante, en un mouvement de mendiante. - Désolé je n’ai plus rien. Répondit mon oncle. Puis sans demander son reste cette dernière s’en alla, j’en étais restée choquée mais très vite mon oncle m’expliqua qu’il y’avait beaucoup de mendiant dans les pays développés, surtout en France. L’homme se construit un rêve mais les conditions pour le réaliser sont tout autres. A peine j’étais arrivés que des visions d’horreur de misères et autre m’accueillirent, où était donc la France dont on m’a tant parlé ? Cette France où tous sont riches ? Personnes n’est pauvre ? Après 1h dans le trafic mon oncle et moi finîmes par arriver à destination, dans sa demeure à maison Alfort Stade dans le 94000. Mais avant nous nous étions arrêtés au supermarché, ce que j’avais vu ? Une femme SDF (sans domicile fixe) avec sa jeune adolescente SDF aussi je suppose qui fouillaient dans les poubelles, cette dernière ne cessait de lui répéter « prends bien les grosses couvertures… » J’eus un pincement dans le cœur, même pas 2 m de là, je trouvais toute une confrérie de SDF alignés dans le parking, tenant pour la plupart un pot, qu’ils présentaient aux passants afin d’amasser quelques pièces. J’avais l’impression de rêver éveillé. Je n’avais jamais vu autant de SDF de ma vie, dit-on que l’Afrique souffre, l’Afrique des pauvres, l’Afrique des mendiants, tous ce qui est mauvais c’est l’Afrique mais ce que je voyais là dépassait mes attentes, peut-être parce que venais-je d’un petit pays de surcroît sous développé donc ce genre de chose n’existait pas disons n’est pas fréquent chez nous, je ne savais où me mettre, je ressentais juste tant de pitié. Mon oncle m’expliqua que je ne pouvais compatir pour tous car ils étaient extrêmement nombre en France, je pourrais bien être riche comme crésus jamais je ne réussirai à relever tout ce monde. J’avais toujours mal mais bon je me disais de mettre un trait sur toute cette histoire. Mon oncle vivait seul, sa fiancé avait eu une liaison avec un pasteur congolais et s’en était allée avec ce dernier depuis il vivait seul, j’avoue que cette situation m’effrayait, je ne cessais de me poser de tonne de questions comme quoi s’il me v***e ? De plus que sais-je de lui ! Je n’avais jamais vécu seul avec un homme j’ignorais donc comment m’y prendre, mieux je le traite comme un papa, j’avais beaucoup appris d’Angel et de ma grand-mère. Makék c’est ainsi que s’appelle ma grand-mère, cette femme c’est mon rock et c’est en partie grâce à elle que… Oh lala je vais trop vite à cette allure je risque de tout vous dévoiler sur la suite des évènements. - Tonton j’ai fait à manger… Avisais-je ce dernier afin qu’il passe à table. - ah merci. Répondit-il. 1 mois déjà que j’étais en France te que je courais à gauche et à droite avec mon oncle pour faire les papiers et tout le reste, aller à la préfecture, me prendre un médecin traitant, me faire faire un passe navigo et toutes les tracasseries de la France, j’en venais au fur et à mesure à détester ce pays, je ne me sentais pas à ma place, j’avais tout le temps envie de fuir et de me retrouver chez moi au Gabon, j’avais l’impression d’être perdue dans le néant, ne sachant où aller, juste guidée par une main inconnue, mais cette main inconnue pouvait-elle être seulement un bon guide ? La vérité se cache dans les yeux, regardez toujours celui qui vous parle afin d’en déceler les vérités cachées, j’ai été tant embobinée, on m’a fait miroiter tant de rêve comme quoi les portes du paradis se trouvaient à l’étranger ! (façon de parler) mais la réalité était tout autre, rien n’est aisément acquis dans ce pays, les gens vous regardent et vous jugent, leur regard à eux sont plus expressif que les notre. Ils vous toisent, vous dénigre et d’autres vous injurient, mais pas tous il y’a ceux dont le regard chaleureux vous redonne espoir. Mais l’on se dit qu’on doit être fort, qu’on ne doit pas flancher, tant de personnes comptent sur nous et nous sommes venus pour un but mieux vaut ne se préoccuper que de cela, le reste suivra. Dieu seul sait le nombre de fois où j’ai voulu fuir mais j’ai tenu bon, j’ai tenu bon jusqu’au bout…
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