Partie 13 :
Anouchka mit ses mains devant sa bouche comme pour retenir ces mots qui malheureusement s’étaient déjà échappés.
- Je… Je ne comprends pas… Dit Darnel.
- excusez-moi, excusez-moi ! S’écriait Anouchka en se dirigeant vers la sortie.
- Attend ! Ajouta Darnel en courant après cette dernière.
Il était hors de question que je reste là, je méritais également de mieux comprendre cette histoire. Je décidais donc de les rejoindre, très vite nous nous retrouvions Darnel et moi au seuil de la maison d’Anouchka. Darnel essaya de se rapprocher de cette dernière mais elle recula et faillit trébucher, il la rattrapa et plongea son regard dans celui d’Anouchka, aussitôt elle tourna la tête sur le côté en pleurant silencieusement…
- Anouchka. Dit-il en la redressant. Je n’ai pas très bien compris ta dernière phrase… Cette dernière demeurait dans le silence en évitant le regard interrogateur de Darnel.
- Anouchka… Intervenais-je. Dis quelque chose s’il te plaît.
Elle se tourna vers nous et d’un air absent nous pria d’entrer. Darnel prit place en face d’elle et semblait visiblement nerveux, 3 quart d’heures passa sans que nous n’eûmes échangé un mot, Kevin était rentré mais Anouchka lui demanda d’aller rester chez Magalie car on avait besoin de rester entre grandes personnes. Il hocha la tête en guise de oui, prit ses affaires et s’en alla.
- Anouchka cela fait bientôt une heure que je suis là et tu n’as toujours rien dit alors explique toi ! S’exclama Darnel, ce qui fit sursauter Anouchka.
- heuu, je… Je…
- Je quoi ! p****n, tu as dit un truc comme quoi j’étais le père de je ne sais qui, j’ai été assez patient depuis tout à l’heure ! J’attends de toi une explication sur cette soi-disant paternité !
- Dada calme toi s’il te plaît. Intervenais-je. Moi non plus je n’y comprends rien mais je sais que c’est un sujet très délicat pour Anouchka car cela implique qu’il faudra qu’elle évoque la…
- NON !!!! S’écria Anouchka. Non, non s’il te plaît Chanci, c’est à moi de le lui dire s’il te plaît. Elle se tourna vers Darnel et fixait le mur l’air d’implorer le ciel de lui donner la force de faire face à ces révélations.
- Ecoute Anouchka j’ai un travail et donc des tonnes de documents à régler ce soir, c’est du temps que tu me fais perdre là. Dit Darnel en se levant. On en reparlera quand tu voudras, je te laisse mon numéro…
- Non, s’il te plaît reste, je n’aurai plus jamais la force d’évoquer ce sujet. Répondit Anouchka.
- je ne crois pas que tu l’aies là. Ajouta Darnel.
- Assieds-toi, je vais t’expliquer.
- hum… Fit-il hésitant.
- S’il te plait… Dit-elle suppliante. Darnel prit place sans dire mot, il ne parlait plus et se contentait de regarder Anouchka qui semblait chercher les mots pour évoquer ce sujet. Je les regardais telle une spectatrice attendant la suite des évènements.
- Te souviens-tu… Débuta Anouchka. Te souviens-tu de ce qu’on avait fait le jour de l’anniversaire de Christopher ? Darnel se tourna vers moi l’air de demander ce que je faisais encore là. Voulait-il garder cela secret ?
- Chanci tu peux nous laisser s’il te plaît… Me demanda Dada.
Il était hors de question ! Je voulais moi aussi savoir et surtout voir sa réaction, j’appuyais mon regard sur Anouchka l’air de lui demander si je reste mais cette dernière baissa la tête comme pour s’excuser. Holala la poisse. Je me levai et lançais un : « je vais retrouver Kevin chez Magalie. »
- Merci Chancia. Ajouta Darnel, à cet instant j’avais envie de le gifler comment pouvait-il me demander de manquer de telles révélations. Bref ce n’est que partie remise Anouchka me racontera cela plus tard. Je me dirigeais en trainant les pas vers la sortie avant de me retourner et de dire au revoir à Darnel.
==== Dans la tête de Darnel : =====
Chancia nous avait enfin laissé, je n’avais nullement envie qu’une de mes petites sœurs sache qu’elles ont été mes déboires passés car oui je considérais Chancia comme une de mes petites sœurs, bien que ma maman était une de leur employé nos mères se sont toujours bien entendues, je ne voulais pas qu’elle ait une autre image de moi que celle qu’elle a déjà. Mon Dieu j’espère du plus profond de mon être avoir mal entendu, qu’Anouchka s’est trompée et qu’elle me fait là une blague certes de mauvais goût mais une blague….
- Je pensais qu’on s’était mis d’accord sur le fait de ne plus jamais évoquer ce sujet.
- Je sais mais pour que tu comprennes mieux la suite, il faut que nous reparlions de cela. Avait-elle répondu.
- pff. Ok alors je t’écoute.
- Je suis consciente et je m’en suis toujours voulu pour ce que j’ai fait, toujours, mais depuis je paye pour mon erreur, pour ma faute, pour mon péché. Pas un jour ne passe sans que je ne me dise que Dieu me punit pour cela, il m’arrive de vouloir baisser les bras, de vouloir tout abandonner mais pour mes enfants je m’accroche, tant bien que mal j’essaye.
- Je ne vois toujours pas où tu veux en venir.
- Darnel c’est ce soir-là que nous avons conçu mon fils !
- Pardon !? Attend tu es sérieuse avec ton délire là !?
- Quel délire ! Je te dis ce qui est, nous étions nous protégés ? Non ! Quand tu disais qu’on ne s**e pas un bonbon dans son emballage, tu sais très bien à quoi tu faisais allusion…
- C’est bon, c’est bon ! Donc tu veux me faire avaler que ce soir-là tu es tombée enceinte et c’est 4 ans plus tard que tu viens m’attribuer une paternité sérieusement tu penses que je vais te croire ! L’expression de tristesse et d’anéantissement qu’affichait Anouchka se changea très vite en expression de colère et de mépris.
- Pardon ! Qu’est-ce que tu dis ! Dit-elle en se levant plongeant ainsi son regard plein de colère dans le mien. J’allais te le dire comment vu que 2 mois plus tard quand j’ai appris mon état monsieur s’était envolé pour l’Afrique du sud !
- Tu sais que j’étudiais là-bas. Répondis-je.
- Certes ! Mais je n’avais ni ton numéro, ni ton adresse email et encore moins ton f*******:, celui que tu m’avais donné n’existait plus ! A Chaque fois que je demandais ton numéro à tes amis ils refusaient, j’ai fini par abandonner et me dire que je devais faire avec...
Elle parlait mais je ne l’écoutais plus vraiment, je crois bien que cela était de ma faute. Anouchka était la petite amie de mon meilleur ami Christopher, je savais qu’il l’aimait et cela malgré le fait qu’elle avait déjà un enfant, il lui vouait tout son amour, et voulait faire d’elle son épouse mais Anouchka n’avait que 18 ans à l’époque, Christopher en avait 27 et moi 29. J’avais trop bu ce soir, au point où je ne savais plus ce que je faisais mais je regrette aujourd’hui mon acte surtout depuis… Hum… Depuis la mort de Christopher. Je m’en voulais tellement que j’avais décidé de couper tout lien avec Anouchka, j’avais supprimé mon compte f*******: et j’avais créé un nouveau, j’avais demandé à toutes nos connaissances communes de ne jamais lui remettre mon numéro de téléphone, je voulais l’oublier et faire comme si rien de tout cela ne s’était passé…
- Darnel… Je ne sais plus quoi faire… Dis Anouchka qui s’était assise et faisait à nouveau preuve de calme. Quand j’ai appris la mort de Christopher 3 semaines après notre acte je ne sus où me mettre, je me sentais coupable surtout qu’il avait appris ce qu’on avait fait jusqu’aujourd’hui je me demande comment il l’a su mais je pense qu’il a emporté son secret avec lui. Je n’ai pas pu lui expliquer, d’ailleurs que devrais-je lui dire ? Oui c’est vrai ton meilleur ami et moi avions eu des rapports ensemble sous ton toit de surcroît le jour de ton anniversaire ? Ou devais-je lui sortir un gros mensonge comme quoi tout cela n’était qu’un accident bien que cela ne soit pas entièrement faux, pour ma part ça reste un accident…
- …
- Car j’étais ivre, je n’avais jamais bu autant de ma vie, j’étais à peine lucide et je faisais n’importe quoi, ça aurait été toi ou un autre ce soir-là… Quand j’avais repris mes esprits réalisant enfin ce que j’avais fait le poids de la culpabilité pesait déjà sur mes épaules.
- Excuse-moi… Elle se retourna vers moi et me regarda l’air étonné.
- T’excuser ? Mais pourquoi ? Demanda-t-elle.
- Parce que je t’ai abandonné. Je n’ai pas su assumer ce qu’on avait fait disons ce que j’ai fait, je ne sais même pas pourquoi je t’ai désiré ce soir-là, je n’aurais jamais dû, jamais.
- Ce n’est pas seulement de ta faute Darnel mais j’aurais souhaité que tu saches que… Elle marqua une pose et d’un air songeur elle ajouta. Que j’étais enceinte…
Les instants qui suivirent Anouchka ne dit plus rien, son regard se fit lointain comme si elle s’en était allée. Je me rapprochais d’elle en prenant place à ces cotés.
- Anouchka ? Dis-je en posant ma main sur son épaule.
- Hum. Fit-elle en guise de oui.
- Est-ce que cava ? Elle plongea son regard vide dans le mien. Je ne cessais de me demander ce qui se passait regrettait-elle à ce point le fait d’avoir eu un enfant de moi ? Et pourtant je me sens prêt à l’assumer, j’ai un bon poste au trésor, je n’ai certes toujours pas de femme et encore moins d’enfant mais je me sens la force de m’occuper d’elle et de ses enfants non pas que je veuille faire d’elle ma femme mais juste la sortir de là, j’avoue que Rio est un quartier qui ne me plait pas trop, je me suis retrouvé ici à cause d’une petite-là qui m’a fait voir de ces couleurs mais bon je règlerai son cas plus tard.
Je ne juge pas la façon dont vit Anouchka mais je ne pense pas que Rio soit un lieu adéquat pour éduquer des enfants, de plus l’état de cette maison reste à désirer, il suffit d’une forte pluie pour qu’en l’espace d’une seconde ils se retrouvent sans domicile. S’il est vrai que j’ai un enfant d’elle mieux vaut qu’il vive dans de bonnes conditions, dans un bon milieu, je ne tolèrerais pas qu’une de mes progénitures passe par ce par quoi je suis passé.
Dieu qu’est-ce que je raconte ! Je ne devrais pas accepter aussi facilement cette paternité et si c’était justement un piège qu’elle me tend pour que je la sorte de cette misère ?! Non, non, je ne pense pas de plus je me reconnais fautif j’avais refusé qu’on se protège ce soir-là, tout est donc de ma faute mais elle aurait dû refuser, pff l’heure n’est plus aux remords mais aux confidences que je vois cet enfant et j’en déduirais s’il est bien de moi ou pas.
- Je veux le voir. Demandais-je. Anouchka se leva sans dire mot et se dirigea vers l’armoire marron vernie qui se trouvait dans un des recoins du salon dans lequel nous nous trouvions. Elle saisit délicatement le bouton de l’armoire et comme prit d’une certaine hésitation elle se stoppa net. Je me levai et la rejoignit, elle leva la tête vers moi et l’instant qui suivit des larmes coulèrent sur son visage.
- Qu’y a-t-il Anouchka ? Demandais-je mais je n’obtenue aucune réponse d’elle. Anouchka ? Insistais-je. Elle ouvrit le tiroir et y sortit un album photo qu’elle me tendit par la suite.
Je le pris le posai sur le dessus du meuble avant de le feuilleter la première page comportait un assemblage de photo d’un nouveau née avec écrit au-dessus « bienvenue parmi nous Glenn Jovic NGEMA OBIANG » La page suivante comportait d’autre photos et chacune d’elle avait une inscription sur le dessus telles que « Glenn et maman » ou encore « Glenn et mamie » etc… Les photos étaient classées selon l’évolution du petit mais une seule d’entre elles me frappa le plus celle dont l’inscription était « Glenn à deux ans » ça devais être l’anniversaire du petit il souriait de ses quelques dents tenant un petit camion rouge de pompier entre les mains et son regard était celui d’un petit garçon heureux du simple fait qu’on lui ait offert un cadeau, petit soit-il mais grand à ses yeux.
J’ai une photo similaire à la sienne, je devais avoir 3 ans lorsque ma maman m’organisa ma première et dernière fête d’anniversaire, j’avais exactement le même sourire, le même regard mais à défaut du camion de pompier j’avais eu la voiture de police. J’avais l’impression de me revoir des années plutôt si l’on faisait un montage photo que l’on présenterait à divers personnes tous diraient la même chose, que c’est une seule et même personne.
Je n’ai pas besoin de test de paternité pour me prouver qu’Anouchka disait vrai, les faits sont là, la ressemblance est telle que même un aveugle le verrait, cet enfant était bien de moi. A cet instant j’eus une pensée pour ma mère, j’aurais tant voulu qu’elle voit ses petits enfants avant de nous quitter, cette nouvelle l’aurait tellement rendu heureuse, tellement fière mais la vie est ainsi elle nous arrache nos être les plus chers et nous laisse nos souvenirs comme ultimes supplices…
- Où est-il Anouchka ? Je veux le voir. Demandais-je. Comment je me sentais ? Heureux depuis quelques temps je songeais à me caser, à avoir des enfants et construire ma petite famille, rien que pour cela le fait de savoir que j’ai un fils de 4 ans certes mais un fils me remplit de joie, je m’y préparais depuis un temps comme si le destin me préparait à cette nouvelle. De plus c’était un garçon comment ne pas être heureux ! Je lui apprendrais tous ce qu’un homme doit savoir, je le guiderais pas à pas dans son évolution et lui enseignerais tout mon savoir.
- …
- Il dort ? Je peux quand même le voir ? Je sais que tu dois être fâchée contre moi mais je veux assumer Anouchka, je veux assumer ma paternité. Je te prendrai s’il le faut tes enfants et toi, j’ai une assez grande maison vous pourriez vivre avec moi, je pense qu’il est mieux qu’il vive dans un milieu sain, je ne dis pas que ta maison n’est pas bien, mais Rio est un quartier très dangereux il est donc préférable….
- Arrête ! Arrête !! Arrête !!!... S’écria-t-elle en larme. Sniif mon Dieu, pourquoi tu m’infliges cela !? Pourquoi !? Sniif n’ai-je pas assez payé pour mes erreurs !? Sniif jamais donc cela ne terminera !? Jamais sniiif.
Je ne comprenais pas sa réaction d’ailleurs je ne la comprends pas depuis tout à l’heure ce qu’elle a ? Je ne saurai vous le dire mais elle se comporte bizarrement depuis tout à l’heure. Anouchka se laissa délicatement glisser contre le mur puis elle enfuit son visage entre ses mains en pleurant. Serait-ce mon initiative qui lui fait peur ? N’a-t-elle pas envie de vivre avec moi ? Je ne dis pas qu’on devra sortir ensemble être un couple et autre, je dis juste que j’aurai besoin d’elle pour me guider de plus je lui offre la possibilité d’accéder à de meilleures conditions de vie…
- Tu ne veux pas vivre avec moi c’est cela ? Je ne dis pas qu’on devra être un couple, je dis juste que j’aurai besoin de ta présence pour me guider, pour m’apprendre à mieux connaitre notre fils pour…
- Il est MORT Darnel !!! MORT !!! sniiif mon Dieu sniif, il est mort, comme ça dans mes mains, comme ça, je le tenais… Comme ça et puis… Sniiifff Pourquoi me torture tu mon Dieu ? Que t’ai-je donc fais ? Sniiif 1mois et 2 semaines maintenant, 1 mois que mon fils n’est plus, un mois que mon Glennou ne me demande plus de lui acheter des gâteaux, un mois que je n’entends plus la voix de mon fils, 1 mois que je pleure en silence sa disparition…
J’avais du mal à enregistrer ce qu’elle venait de dire. Mort ? Qui était mort ? De quoi parle-t-elle ? Mon fils ?
- Ahahaha tu es une bonne comédienne. Bon si tu ne veux pas que je le voie ce soir ok, mais arrange toi pour que je le voie demain, tu n’avais qu’à ne pas me dire que j’avais un fils si c’est pour vouloir m’empêcher de le voir.
Elle me regarda l’air hébété comme si elle se demandait quel mot de son récit n’avais-je pas entendu. A vrai dire tous mais je me forçais de croire que j’avais mal entendu et que mon ouïe me jouait un mauvais tour.
- Tu… Darnel sniiif… Glenn… Je… Comment te l’expliquer sniif… Balbutiait-elle.
- ça suffit Anouchka ! M’écriai-je. Ta comédie a assez duré je veux voir mon fils !!!
Ses larmes décuplaient de volume, ses yeux se perdaient dans le néant de son flot de larmes, son corps tremblait sous le poids qu’exprimait sa douleur pendant que ses lèvres cherchaient les mots que je pourrai mieux comprendre.
- Il est mort Darnel sniiiff, ton fils est mort sniiifff…
Dieu pouvait-il être seulement capable de vous annoncer la venue d’un être et de vous l’arracher par la suite ? Sans même l’avoir vu ou toucher ? A peine j’aurais appris que j’ai un fils que déjà on me l’aurait enlevé ? Non, mon Dieu si miséricordieux ne pouvait me faire pareille chose, je m’y refuse d’y croire.
- Quand tu seras prête à me montrer mon fils et à arrêter ton cinéma fait signe.
Anouchka me regardait ébahie, l’air de ne rien comprendre tandis que je m’en allais sans un seul regard en arrière, je n’y croirais pas tant que je n’aurai pas vue le corps inerte de mon fils de mes propres yeux je n’y croirais pas !!!