VIII Jean disait vrai, il allait mourir : cette soirée le tua. Il fut pris le soir même de la fièvre, se coucha et ne se releva plus. Vainement Georges essaya de ranimer cette nature ardente par l’espoir d’une gloire prochaine : il était trop tard. Jean avait perdu la force, disons plus, la volonté d’être heureux. De loin seulement il entrevit le bonheur et le but de toute sa vie. Comme Moïse sur la montagne, ses yeux découvrirent la terre tant souhaitée, mais il n’y pénétra pas. Les dernières heures de Jean furent calmes et tristes. Étendu sur son lit, pâle, les joues creusées par la maladie et le chagrin, il souriait à Georges en lui souhaitant un bon avenir. Et Georges, attendri, comprenant bien qu’il n’y avait plus d’espoir, disait en son cœur : Adieu donc, vieux maître, type perdu d