Chapitre 4

3288 Words
Les voix, la musique, l'air et le parfum de l'église la pénétraient plus doucement à mesure que la journée s’avançait. Sa pensée se balançait plus mollement dans le demi-jour pâlissant aux fenêtres qui effleurait d'un reflet de neige le toit des confessionnaux et mêlait confusément ses blancheurs défaillantes aux lueurs roses des cierges et des lampes reflétées sous les voûtes. Elle demeurait presque somnolente, s’abandonnant, avec une volupté secrète, aux songes et aux apparences de l’heure douteuse, laissant son regard se perdre devant elle sur des fonds de chapelles déjà voilées, sur des coins d’ombre autour du chœur, où le blanc d’un bonnet, la couleur sans ton d’un visage, le noir d’un châle ou d’une robe, le liseré blanc d’un jupon relevé, indiquaient, sans en rien dessiner, des fantômes de femmes rangées sur quelque banc… Et, quand, à la fin du dernier office, le remuement des chaises la tirait de cet engourdissement, elle en sortait comme une personne brusquement éveillée sort d’un rêve. L’église allait lui devenir encore plus chère. Il y a derrière le chœur, au chevet de Saint-Laurent, une chapelle vers laquelle on voit aller tout le pauvre monde qui entre là. Au-devant, dans l'enfoncement sombre d’un angle de mur, sur quatre rangs de longues fourchettes posées sur un pied de bois, brûlent de petits cierges minces qui, avec la flamme inégale et remuante du suif, font trembler la nuit autour d’eux. A leur lueur, on distingue une ombre échouée contre le pied de bois, un corps affaissé, abandonné, plié sur lui-même, comme le corps d’un Christ dans une descente de croix ; un être enseveli dans un manteau à capuchon d’où sort une main pour recevoir les deux sous de chaque cierge. A côté s’ouvre la chapelle. Sur un autel blanc et or d’où retombe une nappe de dentelle au transparent de soie bleue passé et verdissant, du milieu des fleurs artificielles étagées sous leurs globes aux pieds de palissandre, une Vierge blanche portant sur la poitrine sept cœurs enflammés et dorés qui pendent d’un ruban de moire blanc, la Vierge des Sept Douleurs se lève et sort d’un fond d’azur rayé des rayons d’or échappés d’un triangle. Jolie, souriante et douce comme une reine de vingt ans, elle soutient gracieusement sur la boule du monde un petit Jésus, au collier de chapelets et de médailles, qui semble ne penser qu’à jouer avec le petit saint Jean. Au haut de l’autel, sur un fronton découpé, on lit, écrit en grandes lettres bleues, sur une peinture de marbre vert : Archiconfrérie de la bienheureuse et immaculée mère de Dieu, Notre-Dame-des-Malades. Autel privilégié. Mme de Viry était tombée malade de la maladie qui devait l’emporter après une longue année de souffrance. Philomène obtint des sœurs la permission d’aller prier chaque dimanche à cette chapelle de « recommandation des malades. » Elle se tenait à l’entrée, contre la paroi revêtue de plaques de marbre blanc, auprès des inscriptions d’or qui mettaient aux murs ces cris de reconnaissance : A Marie 20 avril 18… — J'ai invoqué Marie et elle m'a exaucée. — Oh ! Marie ! Oh ! ma mère … Elle restait une grande heure agenouillée ; et parmi ces femmes, mères, filles, femmes, sœurs de malades, priant la Vierge comme on prie l’espérance, on la reconnaissait entre toutes à son agenouillement profond, à sa tête baissée, à son dos rond, à ses épaules relevées par l’appui de ses coudes sur le plat de sa chaise, à sa jupe, dont les plis droits, tombant de sa taille à terre, se cassaient au ressaut de ses talons. La santé de Philomène s’était altérée depuis quelque temps. Son teint animé comme le teint d'un enfant qui vient de jouer, les belles couleurs de ses petites joues s’effaçaient. Le rouge de ses lèvres parut se faner et prit des tons de violette. Elle devint toute pâle. Ses mains n’étaient plus rougeaudes et s’amaigrissaient. Un malaise général, des souffrances qui se déplaçaient tous les jours lui donnaient continuellement un sentiment douloureux de toutes les parties de son corps, la conscience et la fatigue du jeu laborieux de ses organes, du travail de la vie dans son être. Elle était abattue en se levant, faible d’une faiblesse qu'elle ne pouvait surmonter. Quand elle montait des escaliers ou qu’elle courait, elle avait des battements de cœur: il lui fallait s’asseoir. Le moindre travail lui demandait l’effort d’une grande résolution, d’une victoire sur elle-même. Elle se laissait aller involontairement à une espèce de somnolence qui endormait, dans un balancement sans secousse, la volonté de ses pensées et de ses sens. Il lui passait dans la tête et dans l'âme des idées vagues de mort. Elle parlait à sa tante de la tombe de Mme de Viry. Elle se rappelait deux de ses petites camarades qui étaient mortes à l’âge qu’elle avait, et dont le souvenir maintenant lui revenait. Elle ne pensait point à mourir ; mais elle pensait à ce qui suit la mort, à ce qu'elle laisserait, à qui elle donnerait son paroissien, à qui reviendraient ses images, sa médaille de confirmation. Quand elle lisait la messe, ses doigts allaient d'eux-mêmes à la messe des morts : il y avait des mots latins qui l'attiraient dans cette messe avec quelque chose de profond et de sourd, et dont elle épelait le bruit. Elle n’appelait point ces imaginations ; elle s’y laissait seulement glisser, elle y cédait comme à des voix de vertige. Car rien, dans ces idées, ne lui apparaissait avec l’horreur qu'elles ont pour les vieillards, enracinés dans la vie et qui ne peuvent s’en arracher. Philomène regardait la mort sans révolte, sans peur, presque insouciamment. Si elle ne l’appelait point, elle ne la repoussait point non plus. Elle y était, si l’on peut dire, tout accoutumée, et elle l'eût accueillie avec ce sentiment de détachement et cette indifférence de la vie qui se remarquent quelquefois chez les jeunes filles au moment où elles deviennent femmes. , Sa piété s’avivait à ces pensées. Elle devenait plus passionnée, plus extatique. Elle se nourrissait de toutes les paroles avec lesquelles l’église fait surgir devant les yeux la mort et son néant. Elle entrait, non sans un âpre plaisir, dans ces images, ces expressions, ces mots de deuil, jetés çà et là dans les livres de piété comme les croix de bois noir d’un cimetière. Mais si sa piété était plus vive, son humeur n’était plus égale comme autrefois. Philomène, jusque-là si douce, avait maintenant des irritations sourdes, de soudaines impatiences. Elle s’emportait, même avec Céline, et elle fondait en larmes, lorsque Céline lui demandait ce qu’elle avait contre elle. Il lui aurait été impossible de ne pas pleurer certains jours. Les sœurs ne trouvaient plus en elle cette déférence qu’elles lui avaient connue, cette promptitude enjouée à se prêter à tout. Il lui était venu des répugnances à laver la vaisselle, à faire la cuisine, le service dont elles étaient chargées chacune à tour de rôle ; et ces répugnances se témoignaient par des aigreurs, des bouderies. Elle était changée, toute désordonnée, et comme ne se ressemblant plus. Il lui prenait des caprices d’estomac, des goûts bizarres que le refus irritait : elle tourmenta deux mois sa tante pour se faire apporter un pot de moutarde que la vieille femme oubliait. Il lui survint un mal d’yeux, une sorte de compère loriot qui dégénéra bientôt en ophtalmie. La sœur chargée de la pharmacie où l'on délivrait des médicaments aux indigents, soigna Philomène ; mais les pommades ne faisaient rien, le mal croissait. On résolut d'envoyer Philomène à la consultation gratuite que tous les jeudis M. Nélaton donnait à l’école de Médecine. Et comme c’eût été une journée perdue pour la sœur qui faisait les classes, ou pour la sœur qui était maîtresse d'ouvroir, la tante fut priée de se charger de la petite pour ce jour-là. La tante vint une heure avant celle où Philomène l’attendait. Elle voulait faire déjeuner sa nièce à la maison, montrer, à M. Henry comme elle était grandie. À peine si, dans le chemin, la petite parla à sa tante, tant elle avait bâte d’être arrivée. Elle marchait devant, entraînant à son petit pas fiévreux le pas lassé de la vieille femme, qui se pressait et la rattrapait. Enfin ce fut la rue, puis la maison, puis l'escalier, puis la porte du nouvel appartement loué par M. Henry depuis la mort de sa mère. La porte ouverte, Philomène se précipita derrière sa tante. Elle voulait tout voir, tout regarder : ceci était nouveau ; cela était de son temps et l’avait connue ; et elle allait de choses à d'autres, touchant aux reliques de son enfance, ou bien s’émerveillant de tout ce qu’il y avait d’inconnu et de surprenant pour elle dans les élégances d'un jeune homme qui se meuble. Le cœur lui battait bien fort, quand elle entra dans la chambre de M. Henry, en tenant avec une timidité enfantine la robe de sa tante par un bout. M. Henry, en vareuse bleue soutachée de soie rouge, avec un pantalon à pied pareil, était debout devant un miroir posé sur l’espagnolette de sa fenêtre : il se faisait la barbe avec l’air affairé et orgueilleux d’un garçon de vingt ans qui en est à sa troisième barbe, et qui prend en se rasant une importance d’homme. — Ah ! c'est ta petite… dit-il, et il leva la tête pour se raser le dessous du menton. — J’ai la barbe d’un dur… et se retournant mi-rasé en tenant en l’air son rasoir d’écaille : — Oh ! mais, je ne t’aurais pas reconnue… te voilà une grande fille… Eh bien, tu es contente, hein ? d’être sortie… de passer la journée avec ta tante… Ah ! oui, c’est vrai, tu as les yeux malades… ça ne sera rien… Il ne faut pas y toucher. — Et, s’adressant à la tante: — J’espère que tu vas la faire bien déjeuner… Ah çà ! donne-moi mes bottes vernies, il faut que je sorte… Quand Philomène rentra le soir à quatre heures, on la laissa quelques minutes au parloir, pendant que sa tante expliquait à la sœur l'ordonnance de l'oculiste et le traitement à suivre. Le jour, gris depuis le matin, commençait à tomber ; et ses lueurs froides, blanchissant aux rideaux de la fenêtre, jetaient des reflets éteints et sans dessin sur les murs peints à la colle couleur chocolat, sur les carreaux disjoints par les gros souliers des parents, sur les bois de chaise lisses, sur le fauteuil en paille de la sœur surveillante, sur la grande armoire en noyer où était serré le linge que les personnes du dehors donnaient à ourler ou à marquer aux petites filles de la maison. Rien n’était changé dans le parloir ; tout y était à sa place accoutumée, et cependant rien n’y semblait plus familier à la petite. Elle voyait avec d’autres yeux les deux portraits lithographiés des mères supérieures dans leur cadre en bois peint en noir, la vierge en stéarine de la cheminée, les vases de porcelaine sur lesquels était écrit en or : Marie, et d’où se levaient des fleurs d'aubépine en papier jauni. Elle se demandait ce qui avait pu ôter à cette pièce et à tous ces objets ce qu’elle était habituée à y voir, et ce qu'elle y aimait. Et dans ce parloir qu’elle regardait machinalement et dont elle percevait pour la première fois la sécheresse et la nudité glaciales, elle se sentit tout à coup défaillir dans un sentiment d’abandon, dans une angoisse d’isolement, comme le premier jour où elle était entrée au couvent. Céline, qui guettait sa rentrée, lui sauta au cou en la revoyant, avec mille questions sur le médecin, sur ce qu’il avait dit, sur ce qu’il avait ordonné. Philomène se dépêcha de lui répondre en quelques mots, pour lui parler plus vite du joli appartement où elle était allée, de la cuisine de sa tante d’où l’on voyait des arbres, du cabinet où sa tante lui avait dit qu’elle travaillerait quand elle serait sortie du couvent. Et tout ce qu’elle avait vu de beau, de riche, d'inconnu, de fascinant, revenait et se pressait dans sa parole qui tremblait d’émotion et qui riait de souvenir. C’était une folle effusion qui reprenait à tout moment haleine par une caresse, un b****r, et qui, sans tarir, allait d’images en images, d*histoires en histoires, du bonnet ruché que sa tante lui avait essayé, à la mousse de savon que M. Henry lui avait mise sur la joue en l'embrassant… A la fin, Philomène s’aperçut que Céline ne lui disait rien, et n’entrait point dans ce qui la faisait si heureuse. — Philomène, fit alors Céline avec une gravité douce, quand nous serons couchées ce soir, nous nous retirerons en esprit une heure dans le tombeau de JésusChrist : nous lui demanderons l'amour du recueillement et de la retraite. Il y eut alors, chez Philomène, un redoublement de piété, un accroissement de ferveur. Donnant à la prière tout le temps qu’elle pouvait, elle en prolongeait l'élévation et l'écho intérieur, en en gardant pendant son travail le murmure au bord de ses lèvres et la pensée au fond de ses pensées. Pendant les récréations, elle faisait des lectures d’édification. Elle se confessait, elle communiait toutes les fois que l'approche des sacrements lui était permise. Elle avait, à la messe et aux vêpres de Saint-Laurent, des recueillements qui éloignaient d’elle la moindre distraction et l'enfonçaient toute en Dieu. Cet élan dura presque deux ans. Puis il lui parut qu’il se glissait peu à peu en elle une force inconnue qu’elle avait peine à maîtriser et qui devait la vaincre. Sa paix, sa volonté même lui échappaient, dans des troubles et des craintes auxquels elle ne savait comment s’arracher. Lorsqu’elle voulait aller à Dieu, elle ne trouvait plus cette facile inclination, ce chemin droit, cette pente douce qui l’y portaient sans effort. La présence divine ne lui était plus qu’une idée: elle ne lui était plus une sensation. Philomène en était bien encore convaincue, elle n’en était plus pénétrée. Toutes les nourritures spirituelles qui l’avaient soutenue jusque-là, se dépouillaient de même et perdaient pour elle leurs douceurs fortifiantes. Sa foi n’avait plus de ravissements et de suavités pour la retirer des amertumes, des mélancolies, des mécontentements, des impatiences, des agitations inquiètes où sa conscience se débattait. Elle entendait les tentations s’approcher d'elle ; et ces tentations, qui autrefois lui eussent à peine imposé, pour les repousser, l'effort d’une réflexion, la préoccupaient maintenant comme une idée fixe : à force de les redouter, elle ne pouvait se soustraire à leur obsession. En même temps, au milieu de tous ces refroidissements et de tous ces affaiblissements, cette âme sans appui était tourmentée par l’image d’une perfection à laquelle elle ne pouvait atteindre, mais vers laquelle elle s'élançait, comme en des accès de fièvre, par toutes sortes de désirs, d’aspirations, de résolutions, par des vœux de règles et de pénitences. Puis, après s’être fatiguée à embrasser ce fantôme de sainteté, elle retombait dans l’inquiétude et la mobilité. Des rébellions s’élevaient en elle contre les mortifications; son obéissance n’était plus un empressement ; son imagination était un tourment; et ce qui lui restait de volonté était une volonté d’où il lui semblait que la grâce s’était retirée. Ainsi se débattait et dépérissait cette âme qui s’était connue toute absorbée en Dieu et toute abandonnée en lui. Chaque jour y faisait mourir quelque chose, et y éteignait quelque ardeur; chaque jour y aggravait cette maladie mortelle de la foi que l’Église appelle la sécheresse, comparant les âmes qui en sont atteintes à une terre aride et sans eau. Et plus elle faisait effort contre son mal, plus elle s’appliquait à guérir, plus elle s’empressait vers cet idéal de perfection qu’elle n’avait point cherché à l’heure de sa santé et de son repos, plus elle souffrait, plus elle trouvait de tumulte et d’anxiété au fond d’elle… Le doute seul pouvait finir cette lutte où la pauvre enfant se déchirait de ses propres mains, et Philomène ne doutait pas encore. Mais elle priait et n’était point consolée. Pourquoi les choses qui lui avaient parlé, ne lui parlaient-elles plus ? Souvent elle revenait tristement à son paroissien, un pauvre livre recouvert d’une basane encadrée dans un mince filet d’or, avec une tranche marbrée de bleu, et qui ressemblait à tous les livres sortis des presses d’Adrien Leclerc, imprimeur de notre saintpère le Pape et de Mgr l’archevêque de Paris. Pour mieux le préserver, elle l’avait recouvert d’une chemise de mérinos noir cousue et piquée par elle-même, et où elle avait attaché deux boutons de nacre foncée qui faisaient fermoir en s'agrafant à deux boutonnières. Entre cette chemise et les plats du volume, elle avait réuni et enfermé tous les papiers ayant rapport à sa tante, à Mme de Viry, et les quelques lettres qu’elle avait reçues. Dans le volume, dont la tranche passée et effacée par le frottement des doigts avait un ton de vieille mousse, elle avait serré à chaque page, de façon que le volume en était gonflé, des images de piété, des prières au cœur agonisant de Jésus, quelques fleurs cueillies en promenade et qui étaient une date pour elle. Ce livre était le livre de sa première communion, de ses souvenirs, de ses espérances ; elle l’avait longtemps aimé comme une relique et comme un ami. Elle l’ouvrait, elle le feuilletait maintenant : elle n’y voyait plus que ce qui est dans tous les livres, des lignes et des lettres. Et elle le fermait comme une chose morte. Céline voyait ces luttes de Philomène. Elle cherchait à la soutenir, à l’apaiser. Elle eût voulu partager avec elle les forces de sa volonté, de ses résolutions, de son égalité de foi, de sa vocation que le temps faisait plus assurée et plus solide. Mais Philomène, un peu honteuse d’elle-même, la rebutait. Elle finit par la prier de la laisser tranquille, et s'éloigna d’elle. Céline, alors lui faisant passer un billet chaque soir après le souper, lui demandait de l’embrasser quand elles passeraient l'une près de l'autre pour aller au dortoir ; et pour accompagner ce b****r dans lequel elle eût voulu emporter à Dieu l'âme de Philomène, presque toujours en l'embrassant, Céline lui glissait dans la main un petit papier plié qu'elle avait soigneusement encadré à la règle, et sur lequel elle avait écrit de sa plus belle écriture : Don de piété gui nous rend le service de Dieu doux et aimable ; ou bien : Fruit de charité qui nous unit à Dieu par l'amour. Quand Philomène se montra plus froide à ce b****r du soir, et ne parut plus tendre sa joue que par habitude, Céline, au lieu de ces petits papiers, lui glissa de longues petites lettres griffonnées au crayon en cachette des sœurs. « Dieu a mis dans mon cœur une affection selon lui… Je tâcherai d’être auprès de vous ce que je crois que Dieu veut ; car il nous commande non-seulement de l’aimer, mais de le faire aimer… J’espère que si vous priez bien Marie, elle vous acceptera au nombre de ses enfants ; et alors nous tâcherons par notre bon exemple d’allumer dans les cœurs de nos compagnes le désir d’être de notre famille… Soyez plus pieuse, et je me ferai un devoir de prier pour vous le Dieu des forts… » — tels étaient les phrases et le ton de ces lettres que Céline signait toujours : Celle qui se dit votre compagne dans les saints cœurs de Jésus et de Marie. Cela dura jusqu’à ce que Philomène lassée, rejetât avec un mouvement d’impatience, et presque de colère, le papier crayonné que lui tendait Céline.
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