— Et en quoi compliquerais-je votre vie ? lui soulignais-je. ― Pas ma vie, mon histoire ! Mais pour que vous compreniez, il faudrait déjà que vous en ayez une ! Elle faisait les cent pas. ― Faites de vos rêves votre histoire et arrêtez de vous fuir bon sang ! ajouta-t-elle en me plaquant contre le muret. Devant ma décontenance, elle maugréa : — Rentrons ! Je suis lasse. Nous prîmes un taxi dans le plus grand des silences. Je regardais les passants et leur inventais une histoire ; des fois qu’ils n’aient pas pris conscience d’en avoir une ! Mes yeux s’étaient embués de nostalgie et d’inquiétude. Elle dut ressentir mon malaise, car elle rompit prestement cette petite mort à l’âme en me signifiant ses regrets. ― Je suis désolée de vous avoir parlé si durement. Prenez-le pour un complim