Je fus bien accueilli des maîtres et des élèves, parmi lesquels était déjà Léon Bréchot. Mes premières relations avec lui datent du jour même de la rentrée. Je le vois encore debout devant la petite boutique où la portière vendait des billes et des gâteaux. Une poignée d’or et d’argent qu’il étalait m’effraya ; je me demandai s’il n’avait pas volé son père ; il me semblait impossible qu’un garçon de notre âge possédât honnêtement un tel trésor. Du reste, il était le plus grand de la moyenne cour ; je ne l’ai dépassé que vers la rhétorique ; à quinze ans, il avait presque la tête de plus que moi. Sa figure était déjà fort agréable ; il riait à tout propos et disait ce qui lui passait par la tête. Tout le monde l’aimait, d’autant plus qu’il régalait tout le monde. Du plus loin qu’il m’aperçu