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J’avais terminé le boulot autour de 16h 30 et pour m’occuper en attendant l’heure du concert, j’ai honoré à mon programme du week-end c’est-à-dire, me détendre dans mon cabaret habituel. J’avais déjà pris rendez-vous avec mon ami Éric. On s’est connu quand j’entrais à l’université et aujourd’hui je le considère comme un frère.
C’était un entrepreneur diplômé de la même école que moi. Je l’ai toujours respecté pour son sérieux dans les affaires et les relations. Quoiqu’un peu trop sérieux d’ailleurs. En y repensant, il s’entendrait probablement bien avec Charlène. Leur implication dans les œuvres de l’église serait leur tout premier point commun. Pour ma part, je n’avais rien contre ces choses.
Je n’y étais juste pas très engagé. J’ai toujours eu l’impression que je perdrais ma liberté si je m’impliquais plus qu’il n’en fallait.
Enfin on en reparlera très certainement de ça avec ma mère.
J’entamais mon premier verre quand il m’a rejoint à table. Ça faisait assez longtemps qu’on ne s’était pas vus. On avait beaucoup à se dire.
Éric : Ce gars ! Tu es décontracté aujourd’hui là. C’est parce que c’est le week-end ? (En me serrant la main)
Moi : N’est-ce pas. Tu fais comme si c’est aujourd’hui que tu découvres mon style vestimentaire. Sinon ça dit quoi ?
Éric : Mon frère je suis là. Les affaires sont difficiles dernièrement. Je vais même commencer par où pour te raconter ?
Moi : Ça sera plus facile avec un verre (Rétorquais-je en faisant signe au serveur de venir prendre la commande de mon ami)
Serveur : Bonsoir qu’est-ce qu’on vous sert ?
Éric : La même chose que lui s’il vous plait.
J’étais très surpris de voir mon ami prendre un verre de whisky. Il devait sans doute avoir beaucoup de chose à me dire.
--- Hum, apparemment tu veux que Cynthia bavarde dans tes oreilles toute la nuit monsieur (Dis-je l’air inquiet)
--- Gars. Ce n’est pas mon problème elle me fatigue d’abord ces derniers temps !
--- Ekié. Vous vous êtes disputés ?
--- Non non pas vraiment.
--- Ça allait m’étonner. Tellement vous filer le parfait amour-là. C’est alors quoi le souci ?
--- ça fait déjà 1 mois qu’elle est enceinte.
--- Hein ?
--- Comme tu as suivi là (Dit-il en prenant une gorgée)
--- Bah dis donc ! Monsieur Foka. Félicitations. Mais c’est quoi le souci entre vous ?
--- Elle stresse énormément. Elle soutient sa licence en Novembre. Elle sera presque à terme pendant cette période. Du coup je ne respire plus. Je fais tout pour la rassurer mais ce n’est pas facile.
--- Ah je vois. Pour la première fois qu’elle tombe enceinte c’est normal de stresser. Ce ne sont que les débuts, le pire est devant. Tu es prêt à accueillir le bébé sinon ?
--- Psychologiquement oui. C’est elle que je veux épouser mon frère. Cependant je dois travailler deux fois plus. Tu vois ?
--- Oui. Mince tu es bien toi là. Tu seras papa. Donc tu m’as laissé (Lui dis-je l’air taquin)
--- Tu dis que tu n’es pas prêt pour le mariage n’est-ce pas. Reste tu joues au ping-pong avec Dally au lieu de l’épouser. D’ailleurs, comment elle va ?
--- Elle va bien. Elle est juste très occupée comme d’habitude. C’est une maniaque du travail et de l’école. Pour qu’elle me gère il faut seulement que je bavarde. (L’air ennuyé)
--- Dally n’est pas une femme au foyer, c’est une femme de carrière mon frère. Ne gaspille pas ton énergie à vouloir la changer. Ce que tu peux faire c’est l’amener au fur et à mesure à devenir une femme accomplie c’est-à-dire une bonne femme au foyer et une grande dame. Mais toi-même d’abord il faut que tu grandisses. Depuis que je te dis de venir au culte le dimanche tu te fais désirer, pourtant tu en as besoin (Me reprocha Éric)
--- Wokoo il faut me dire si c’est toi qui soûles ou si c’est l’alcool que je bois. Je dois aller à l’église toute à l’heure même. (Me ventais-je)
--- Ah bon ? Qu’est ce qui t’a pris ?
--- J’ai rendez-vous avec une fille.
--- A l’église ?
--- Oui.
--- Hum Ayissi. C’est encore qui ? (L’air curieux)
--- Charlène. Une amie. On s’est rencontré il y a quelques temps chez Lawal.
--- Tu as dragué une fille jusqu’à prendre son numéro. Et c’est juste une amie ?
--- Oui. On ne pouvait pas vraiment considérer ça comme de la drague Éric. Ne tente de me faire culpabiliser s’il te plaît.
--- Hum. Dally sait que tu vas à l’église ce soir ? Et que tu y vas parce qu’une ‘’amie’’ t’a invité ?
--- Elle n’a pas besoin de savoir tout ça. Elle sait ce que je fais de mes vendredis soir. Je suis dehors (En prenant une gorgée)
--- Oui elle sait que tu es au cabaret avec moi. Mais tu sembles profiter de moi pour faire des messes basses avec une fille tard le soir.
--- Tu vas loin. Nous sommes juste bons amis. C’est une fille très intéressante. Tu l’apprécierais si tu la voyais.
--- Humm. Si tu le dis. En tout cas Okay (Se résigna-t-il)
Le temps s’égrainait à mesure que nous discutions et je n’avais pas remarqué que j’avais dépassé l’heure de mon rendez-vous.
Moi : Ah je suis déjà en retard ! Il est presque 20 heures.
Éric : Okay moi aussi je vais rentrer. Cynthia doit surement déjà m’attendre.
Moi : Okay mon pote ? Achète-lui quelque chose à la boulangerie. Prends soin de toi et du futur bébé.
Éric : D’accord. Ne fais pas n’importe quoi de ton coté (Dit-il)
Sur ces mots, nous nous séparions. Ça m’arrangeait bien d’avoir pris un peu de retard. J’espérais de cette manière avoir esquivé la prière et être tout juste à temps pour le concert. A l’entrée de l’église, je pouvais suivre le chœur entrain de chanter.
--- A la bonne heure ! (L’air enjoué)
J’ai avalé un chewing-gum ; mis mon portable sur silence et je suis entré prendre place à l’intérieur.
Une fois assis, j’ai fait une courte prière et j’ai commencé à chercher Charlène parmi les choristes. Elle était juste là, avec un foulard attaché et une chemise blanche enfilée dans une jupe taille haute grise. La salle n’était pas très remplie. A un moment pendant le concert nos regard se sont croisés et elle semblait ravie de me voir. Le concert devenait de plus en plus mouvementé. Quelques gens se levaient eux-mêmes pour danser sur la piste. Je dois dire que ça me donnait presque envie de danser aussi.
J’avais dit presque !
Mais je ne suis pas certain que Charlène en eût quelque chose à faire. A l’instant où je réalisais la situation, Elle m’avait déjà tiré sur la piste de danse et m’avais mis au centre pour que fasse une piche. Il fallait voir Monsieur Ayissi dans les piches responsables. Je n’étais pas un pro de la danse. En fait je n’étais pas doué du tout.
Il était bientôt 23heures et le concert s’achevait. Je me suis placé quelque part dehors afin d’attendre Charlène pour qu’on discute un peu. Elle n’a pas tardé à venir me retrouver à son tour.
Charlène : Je ne pensais plus que tu viendrais
Moi : Ah bon ? Tu m’attendais, c’est gentil. Tu as une magnifique voix tu sais
Charlène : J’ai surtout des progrès à faire tu veux dire ! (L’air gênée)
Moi : Je suis un profane de toutes les façons. Pour moi tant que c’est joli avec un bon verre de whisky, je prends du temps.
Nous étions en train de nous diriger vers la route, quand la voix d’une maman sortit au loin.
C’était la mère de Charlène
Elle : Charlène ! tu vas où ? (Demandait-elle)
Charlène : Je ne vais pas loin. Je raccompagne mon ami.
Elle : Ah ! C’est ton petit ami ? Enfin tu t’es décidée.
Charlène : Ekié maman ! Je viens te de dire qu’il ne s’agit que d’un ami.
Elle : Wouer les jeunes, on a fait ça avant vous. Mon fils, ma fille te plait ? (S’adressant à moi)
Je ne m’attendais pas du tout à cette question. Il faut dire que la maman de Charlène est du genre très directe. C’était presque embarrassant.
Moi : Enormément madame !
Maman : Ah ça se voit. Mais ne faites pas souffrir ma fille. C’est mon trésor et je sais qu’elle est déjà en âge de se marier. Elle doit faire les bons choix pour sa vie. J’y tiens !
Moi : D’accord. (Tout gêné)
Sur ces mots, elle se retourna et s’en alla. Je me retrouvais seul avec Charlène et nous marchions jusqu’en route.
Moi : Elle a du caractère ta mère.
Charlène : Et toi tu joues les braves. Jusqu’à lui répondre. Mais quand il fallait danser sur la piste tu jouais les nonchalants.
J’ai éclaté de rire.
Moi : Tu as confirmé les piches du danseur pro ! ha ha ha
Charlène : Pardon laisse ! Mouilleur ! (En riant)
Moi : La prochaine fois tu vas me respecter ! Je voulais te voir plus longtemps que ça mais il se fait tard.
Charlène : Moi aussi. Il est bientôt minuit.
Moi : J’avais remarqué. On se voit demain ? (Lui demandais-je)
Qu’est-ce qui me prenait ?
Charlène : Où ça ?
Moi : Pas à l’église. On va au cinéma comme j’avais prévu la dernière fois, si tu veux bien.
Charlène : D’accord, mais tu passes me prendre plus tôt ? Il y a l’okok au menu demain (Proposa-t-elle)
Moi : Mince ! je ne vais même pas rater ça. Okay, au téléphone alors.
Charlène : D’accord. Fais-moi signe une fois rentré.
J’étais dans le taxi quand je me suis rappeler que j’avais un portable. Je l’ai sorti pour vérifier mon w******p et j’ai vu que j’avais manqué cinq appels de Dally et trois d’Éric. J’ai tout de suite compris la situation et j’ai appelé Éric en premier.
--- Allo Éric
--- Tu es où depuis ? Dally te cherche. Je lui aie dit que tu je t’ai laissé au cabaret et que tu avais mi ton portable en charge dans le bar.
--- Okay merci.
--- Hum. Ayissi j’espère que tu ne fais pas n’importe quoi ! (En m’avertissant)
--- Ce n’est rien je passais juste un bon moment à l’église. Tu devrais en être content, non ?
--- Humm
--- Bon après je viens d’arriver chez moi (Dis-je)
Je suis entré et j’ai trouvé ma copine assise dans le salon. Elle gérait deux trois affaires de la boutique au téléphone mais semblait très en colère. Elle ne m’a même pas regardé entrer, et quand je suis venu lui faire la bise elle a raccroché et m’a repris.
--- Tu sors d’où ? Au point d’ignorer mes appels !
--- Désolé, j’étais au cabaret et je n’étais pas à côté du téléphone.
--- Ça ne t’excuse pas. Tu as passé toute la journée sans même demandé de mes nouvelles. Et depuis un moment je te trouve très ailleurs. Il y a quelque chose que tu ne me dis pas ? (Demandait-elle)
--- Non mon amour ne t’inquiète pas.
--- Hum, Okay. Tu as faim ou tu as mangé dehors ?
Je connaissais très bien Dally. Je n’avais pas intérêt à lui dire que je n’avais pas faim. Sinon j’aurais eu droit à un interrogatoire.
--- Oh mais j’ai vachement la dalle
--- Okay.
Elle alla dans la cuisine pour me servir à manger. Au même moment, mon téléphone vibrait. Je venais de recevoir un message de Charlène.
--- Toujours pas rentré ? Je m’inquiète là.
--- Je viens d’entrer. Merci pour la soirée Charlène.
---D’accord je vais me coucher bonne nuit Joël.
--- Dors bien.
J’étais en train de mentir. Et j’ignorais pourquoi. Ce serait hypocrite de dire que je ne ressentais rien pour Charlène. Mais j’aurais pu éviter ça depuis le début. Dally commençait à se méfier et je ne m’en souciais toujours pas. Ce n’est que plus tard que j’ai compris pourquoi on dit que le mensonge a de courtes jambes.