IV Le trou de SatanÀ une lieue au sud du château de Nogaret, la ligne boisée des coteaux allait se rétrécissant peu à peu et se hérissant de roches tourmentées, et de précipices qui finissaient par surplomber la rivière. À un certain endroit, il y avait solution de continuité : les rochers se trouvaient coupés en deux par une crevasse profonde, et la route était obligée d’aller faire un long détour pour joindre un pont hardi jeté sur le torrent qui passait au travers avant de tomber dans la rivière. Cette crevasse, qui s’élargissait de haut en bas, comme un entonnoir renversé, n’avait guère à l’orifice que douze pieds de diamètre, si bien qu’à la rigueur un cheval lancé au triple galop pouvait le franchir, s’il avait le jarret nerveux. Mais si téméraire que puisse être cheval et cavali