– Bravo ! En atteignant la couchée, le comte apprit qu’il avait fait soixante lieues et qu’il n’avait plus que cinq journées de marche pour être rendu au château du baron de Hollingen. – Diable, fit-il, cinq jours ; c’est beaucoup, il y en aura dix que nous aurons quitté le château, et le magyare sera sur pied. – Eh bien ! dit la châtelaine, pourvu que nous ayons sur lui cinq jours d’avance, nous sommes sauvés. La châtelaine, on le voit, ressemblait peu à ces jeunes filles effrayées qui, s’enfuyant avec leur amant, se retournent à chaque minute, craignant d’être poursuivies, et hâtent l’allure fatiguée du cheval qui les emporte. Mais le comte ne prit garde à cette réflexion de la châtelaine. Le comte était occupé depuis deux secondes à combiner un nouveau plan stratégique pour la soiré