XIV Quand j’ouvris les yeux, après un assez long sommeil, je me trouvai seule, toute seule dans cet appartement tout rempli du souvenir d’Hélène. Naturellement, mon sort me préoccupait beaucoup. Qu’allait devenir un personnage de mon espèce dans l’appartement d’un jeune homme ? Deux jours après la mort d’Hélène, la question fut posée par la femme de ménage, qui avait sans doute dans sa parenté quelque petite fille à laquelle elle aurait été bien aise d’offrir une aussi belle poupée. Elle ramassait, par ordre de Pierre, quelques menus objets qui avaient appartenu à Hélène et, au moment de sortir, elle dit en me jetant un coup d’œil de convoitise : « Et la poupée, monsieur, ne faut-il point l’emporter aussi ? » Le regard de Pierre se tourna vers moi. Mon cœur battait à se rompre. Allai