Chapitre 45

2937 Words

45Ils étaient vêtus de noir et se tenaient debout, sans parler, deux à la proue et deux à la poupe. Le gondolier, vêtu de noir lui aussi, ramait en silence. L’eau était immobile, limoneuse, une mer d’huile. Le bourreau, sa capuche baissée sur le visage, était assis sur le banc à côté de Mercurio. Celui-ci avait les bras attachés dans le dos et se tenait la tête basse, regardant le fond humide de la gondole et les mains du bourreau, maigres et délicates, avec des doigts longs et fins. La gondole s’arrêta. Mercurio releva la tête et regarda autour de lui. Ils se trouvaient dans une zone d’eaux ouvertes. La rive, tant à droite qu’à gauche, n’était qu’une ligne floue bordée de roseaux clairs. On ne voyait aucune habitation. Le silence était si parfait et si absolu que le frisson de la gondol

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