Le soir même de son arrivée, restée seule avec Jacques Ferrand, qui, afin de ne pas l’effaroucher, affecta de la regarder à peine et lui ordonna brusquement d’aller se coucher, elle lui avoua naïvement que la nuit elle avait grand-peur des voleurs : mais qu’elle était forte, résolue et prête à se défendre. – Avec quoi ? demanda Jacques Ferrand. – Avec ceci… – répondit la créole en tirant de l’ample pelisse de laine dont elle était enveloppée un petit stylet parfaitement acéré, dont la vue fit réfléchir le notaire. Pourtant, persuadé que sa nouvelle servante ne redoutait que les voleurs, il la conduisit dans la chambre quelle devait occuper (l’ancienne chambre de Louise). Après avoir examiné les localités, Cécily lui dit en tremblant et en baissant les yeux que, par suite de la même peur