CHAPITRE VIII Les sangliers des boisLe lendemain, comme nous poursuivions notre voyage à travers une forêt de chênes, au sol jonché de feuilles mortes, notre attention fut éveillée par un bruit particulier, un reniflement pareil au bruit d’un soufflet de forge ; on aurait dit le grognement du cochon domestique quand il est effrayé. – Un ours ! Firent des voix. Et cette nouvelle nous mit tous en l’air. Le grondement de l’ours ressemble en effet au grognement du pourceau effrayé, et nos guides eux-mêmes s’y laissèrent prendre. Mais tout le monde s’était trompé ; l’animal que nous avions entendu n’était autre qu’un cochon sauvage, ou plutôt un cochon devenu sauvage et farouche autant qu’il pouvait l’être, suivant toute apparence, quoique nous n’eussions guère fait que l’entrevoir un instan