XVIII
Songez à ce que c’est qu’une telle vie ! Libre d’abord et souverain ! Être tout pour autrui, une sorte de Providence. Se faire sa loi à soi-même. N’avoir pas de ministres, pas de chambre législative, et, de même, pas d’audiences à refuser, ni de journaux à surveiller. Personne dont la vue puisse vous offusquer. Deux cents enfants ! ! ! Les voir pousser autour de soi comme le chêne altier qui étend ses longs bras sur ses sauvageons afin de les tenir à l’ombre. Un monde de troupeaux. Un autre monde de serviteurs. Une sagesse douce et tolérante qui vous vient de l’étendue même de votre pouvoir. Enfin la vie errante et au grand air !… Sans compter que, dans ce rôle de Booz dont l’idée me charme, plus d’une Ruth pourrait venir glaner dans mes champs.