– Mie, veux-tu que je t’expose un scénario ?… Le théâtre représente un coin de pré, grand comme la main, en grossissement, avec des trèfles et des sainfoins aussi hauts que des arbres. Un coléoptère mâle courtise un coléoptère femelle qui refuse de faire des blagues avec lui, parce qu’elle est cajolée par un troisième. Un chœur de libellules nues, aux longues ailes tombantes, commente les péripéties de la jalousie des deux rivaux. (Cette nouveauté est à l’instar des tragédies antiques.) Lequel des amants triomphera ?… Le soir se fait, et, la lampe baissée, de petites femmes, en vers luisants, s’allument les unes les autres, tout en dialoguant avec des strophes où le sentiment d’amour doit être enchâssé dans la forme précieuse… Tu sais que les vers luisants sont effrontés et illuminent leur