XVII LA FOIRE DE MONTAIGUL’état d’effervescence des esprits dans l’ouest de la France ne prenait pas le gouvernement au dépourvu. La foi politique était devenue trop tiède pour qu’une insurrection qui embrassait une si vaste étendue de territoire, pour qu’un complot qui supposait tant de conjurés, demeurât longtemps secret. Bien avant l’apparition de Madame sur la côte de Marseille, on était renseigné à Paris sur le mouvement qui se préparait ; des mesures de répression promptes et vigoureuses avaient été concertées : du moment où il devint évident que la princesse s’était dirigée vers les provinces de l’ouest, il ne s’agissait plus que de les mettre à exécution, que d’en confier la direction à des hommes sûrs et habiles. Les départements dont on craignait le soulèvement avaient été divi