IV Cœur de roi, – cœur de mère Jean-Marie venait d’accorder au roi d’Espagne la main de sa fille bien-aimée, la princesse Marie-Jeanne, surnommée populairement Bouton-de-Rose. Si madame Rosmadec avait dans l’âme un noir chagrin en songeant qu’elle allait être obligée de se séparer de son fils, le roi n’était pas moins affligé. Il chérissait, par-dessus tous ses enfants, la gracieuse princesse, de dix ans plus jeune que le moins âgé des princes. Elle était le portrait vivant de la reine, morte depuis quelques années ; elle avait la douce voix, le port majestueux et simple, les charmes naturels et les aimables qualités de sa mère. Le roi avait reporté sur elle toute la sensibilité de son grand cœur. – Mais, hélas ! ce n’était point assez d’exposer sans cesse ses trois fils aux hasards de