Tout ira pour le mieux...

1971 Words
Louis Apparemment, on ne se lassera jamais de problème dans cette famille. Déjà que hier, Michèle m'a fait la tête parce qu'elle a vu le cadeau (une montre et une chemise) que m'a offert ma patronne. Elle m'a fait une de ses crises de jalousie que j'en ai même eu mal à la tête. Pour elle, ce n'est pas normal que ma patronne m'offre des trucs aussi chers. Je ne comprends pas ce qui lui arrive, elle sait bien que je l'aime et que je ne la tromperais jamais alors pourquoi se mettre de telles idées dans la tête. Au final, elle est partie en colère et depuis elle ne répond ni à mes appels, ni à mes messages. Je sais que son véritable problème c'est le fait qu'elle n'ait pas pû m'offrir de cadeau. Je sais que si elle avait pû elle l'aurait fait mais elle a tout ces complexes du fait qu'elle soit pauvre du coup quand quelqu'un de riche s'approche de moi, elle devient jalouse. Je ne peux pas lui en vouloir pour ça, parce que je fais souvent pareil. Du moins, j'espère qu'elle va se calmer sinon elle va me voir chez elle dès ce soir. Pour le moment, j'ai un autre problème à gérer: mon petit frère qui veut tuer son père. C'est vrai qu'à plusieurs reprises, il m'a également donné des envies de meurtre mais il ne mérite pas que quelqu'un aille en prison pour lui. Je tire Junior jusque dans la chambre. Il est toujours autant en colère mais je sais que ça lui passera. - Ehh calme toi ! Le suppliais-je. - Comment me calmer lorsque c'est mon propre père qui me pourrit la vie ? Je suis fatigué de cette vie Louis franchement, on ne vit même pas, on survit. Des fois j'ai envie de m'en aller loin d'ici vraiment très loin. Je ne pense pas qu'il puisse exister une situation pire que la nôtre. Je regarde mon petit frère parler. Il est au bord des larmes. Ça me fait mal de le voir ainsi et le pire c'est qu'il a raison, ça ce n'est pas une vie ! Mais est-ce qu'on a vraiment le choix ? Je prends mon téléphone sur le lit et lui montre une photo. - C'est qui cet enfant et pourquoi il est aussi maigre ? M'interrogea t-il. - Je ne le connais pas, j'ai pris cette photo sur le net. Sa mère l'a publié en demandant de l'aide... Ils n'ont rien à manger, ils vivent dans la rue en plus le petit est gravement malade. Tu sais Junior, nous n'avons peut-être pas eu la chance de naître dans des familles aisées mais nous ne sommes pas non plus les plus misérables du monde. Nous, nous avons un toit, même si nous ne mangeons pas toujours à notre faim, Nous avons très souvent de quoi se mettre sous la dent. Nous sommes en santé et nous avons une maman qui nous aime. Même si c'est difficile, Dieu est toujours au contrôle ! Tu vois que tout ne va pas si mal que ça. Tout ce que nous vivons actuellement, ce n'est que temporaire. Cela passera avec le temps ok ? - Ok et puis tu as raison... Désolé de m'être laisser emporté ainsi... Je suis vraiment désolé pour cet enfant, si seulement je pouvais l'aider ! Lança t-il avec un brin de soupire. - Ne t'inquiète pas je l'ai fait ! Je n'ai pas donné grand chose mais c'est déjà ça... Et c'est notre contribution à tous pour lui car c'est avec cet argent qu'on devait acheter la nourriture. Et tiens voici dix mille fcfa, paye le reste de ta pension et les deux mille du haut t'aideront pour autre chose. - Mais où as-tu eu cet argent ? M'interrogea t-il de nouveau. - Je travaille tu as oublié ? Répondis-je simplement. - Ah oui c'est vrai ! Merci pour tout Louis. Tu es le meilleur des grands frères - C'est ça, flatte moi ! Tu sais que le seul merci que j'attends de toi c'est ta réussite - Je réussirai ! Fit-il déterminé. - Je le sais ! Bon vas-y avant d'être en retard. Il sort et s'en va alors que je reste pensif. Je suis tellement fière de lui mais en même temps, je me sens mal du fait qu'il doive passer par toutes ces épreuves. Devoir aller à l'école à pieds et souvent sans manger ; tous les jours mettre les mêmes chaussures. Quand ton sac se déchire, tu dois le racommoder pendant que les enfants de ton âge eux, ont plusieurs paires de chaussures, mangent à leur faim et sortent le samedi soir sans se soucier de rien. Qu'est-ce que la vie peut être injuste des fois ! Il a dû grandir et faire face aux réalités de la vie très tôt. Je sais comment il peut se sentir parce que je suis passé par là également. Il faut que tout cela cesse ! Ça fait un moment que je mets de l'argent de côté. Avec ce que je gagnais avec mes petits jobs, j'ai pû mettre soixante-cinq mille fcfa en réserve. Si je rajoute à cela les vingt-cinq mille que ma patronne m'a remis ma première semaine de travail chez elle, ça me fait quatre-vingts dix mille. Je repense en même temps à l'enveloppe que m'a remis ma patronne samedi. Je la récupère dans mon sac et l'ouvre... Je reste choqué par ce que je vois ! Cent cinquante mille ??????? Je ne comprends pas, il doit y avoir une erreur ; elle a certainement confondu au moment de prendre l'enveloppe dans son tiroir. Je prends le téléphone et l'appelle. - Allô ! Répondit-elle. - Bonjour madame, excusez-moi de vous déranger... Lancais-je un peu mal à l'aise. - Tu ne me déranges pas... Que puis-je faire pour toi ? - En fait, vous vous êtes trompée en me remettant l'enveloppe l'autre jour... Au lieu de vingt-cinq mille, vous m'en avez donné cent-cinquante. - Je sais et avant que tu ne dises quoi que ce soit, sache que cet argent tu l'as gagné par tes efforts et ta générosité. Maintenant réfléchis et dis moi, cet argent ne te servira à rien ? Me questionna t-elle. C'est vrai que cet argent tombe à pic. Je ne peux pas me mentir à moi même. - Si ! Répondis-je après un court moment de réflexion. - Bien, donc fin de la discussion. À samedi et un bonjour à ta maman et à ton frère. Bonne journée ! - Merci pour tout madame... Bonne journée ! Je ne peux m'empêcher de rire bêtement depuis que j'ai raccroché. Je suis tellement content. Vraiment que le seigneur bénisse cette femme. Je continue de penser que c'est un ange envoyé par Dieu pour nous aider ma famille et moi. Je refais mes compte et ça me fait un total de deux cent-quarante mille. Waouh ! C'est la premiere fois que je touche autant d'argent de toute ma vie. J'appelle Michèle mais elle ne prend toujours pas le téléphone. Si elle pense qu'elle peut m'ignorer comme ça, c'est mal me connaître. Je vais prendre une douche rapide pour ensuite m'habiller. J'enfile mon vieux jean ainsi que la chemise que m'a offert ma patronne. Je mets ensuite la chaussure que m'a acheté Junior et bien sûr ma nouvelle montre. Je finis en passant un coup de brosse à mes cheveux. Je mets mon sac à dos et je me rends chez Michèle. Elle va être très surprise de me voir parce que je n'y vais presque jamais pas par manque de volonté mais parce que sa mère ne m'aime pas. Elle trouve que sa fille étant déjà issue d'une famille pauvre ne devrait pas se mettre en couple avec un gars encore plus pauvre. A chaque fois qu'elle me voit elle ne manque pas bien sûr de me rappeler à quel point je suis misérable mais bon, tout ça ne m'affecte plus. Michèle m'aime et c'est le plus important. Avant, je m'arrête devant un point orange money pour ouvrir un compte dans lequel je mets cinquante mille. Cet argent servira à une autre occasion. Deuxième arrêt, le marché de fruits. Je vais acheter des fruits pour ma belle mère même si je n'ai pas encore donné la dot... Haha ha ! Ça viendra ! Je prends une moto qui me laisse directement chez eux. Je la trouve assise sur un banc dans la cour. Elle semble triste ma petite femme mais elle est toujours aussi belle. Je vais vers elle et comme je le pensais, elle semble très surprise de me voir même si après elle froisse le visage. - Donc tu as alors porté l'habit là pour venir me narguer ? Demanda t-elle en pointant ma chemise du doigt. Mince les femmes hein... Je choisis d'ignorer sa question. - On peut parler stp ? Lui demandais-je calmement. - Hum ! Fit-elle en me toisant. - S'il te plaît ? Ajoutais-je. Finalement elle accepte de me parler et me demande d'entrer mais j'hésite un peu. - T'inquiète, maman n'est pas là ! Me rassure t-elle. Je souris et la suis à l'intérieur. Je lui remets le paquet de sa maman qu'elle va garder. Elle revient quelques minutes plus tard et s'assoit près de moi. - Je t'écoute ! Fit-elle en me regardant droit dans les yeux. - J'aimerais que tu t'apprêtes... Tu vas m'accompagner quelque part s'il te plaît. - Hum, maintenant tu ne veux plus parler mais m'emmener quelque part hein ? - Bébé s'il te plaît ! Elle soupire un moment puis s'en va quand même se changer. Elle revient trente minutes plus tard dans une jolie robe fleurie longue qui épouse parfaitement ses formes. Elle est vraiment belle cette fille ! *********** - Où est-ce qu'on va ? Me questionna t-elle une fois dans le taxi. - Faire des courses ! Lui répondis-je - On va acheter quoi ? Demanda t-elle à nouveau. - Je ne sais pas, c'est pourquoi je voulais que tu m'accompagnes. - Hum ! En fait, j'avais prévu aller faire des courses avec Michèle histoire de lui faire plaisir mais avant j'aimerais qu'on se fasse un resto. Vingt minutes plus tard, nous sommes devant ce restaurant sénégalais. Il paraît qu'ils font bien à manger ici. - Je pensais qu'on allait faire des courses ? Lança Michèle. - Ferme un peu ta bouche et marche. Lui ordonnais-je presque. Elle me toise bien avant de se décider à entrer ce qui me fait plutôt rire. Elle est adorable quand elle fait les caprices. Alors que nous attendons qu'on nous apporte nos commandes, Michèle elle, me fait toujours la tête. - Tu pourrais au moins sourire un peu non ? Lui demandais-je. - Non ! Répondit-elle catégoriquement. - Bébé, je suis désolé que ma patronne m'ait offert un cadeau et de l'avoir porté mais ça ne partait pas d'une mauvaise intention. J'ai voulu te faire plaisir en portant ça, je voulais être bien pour toi. Lui expliquais-je. - Je sais bébé et je ne t'en veux pas pour ça... D'ailleurs je ne t'en veux même pas ! - Pourquoi je n'ai pas cette impression alors ? - Ce n'est pas toi le problème mais moi, je me sens mal de n'avoir pu rien t'offrir. M'expliqua t-elle. - Mais tu sais que ce n'est pas grave bébé ! Essayais-je de la rassurer. - Pour toi non, mais pas pour moi si ! Repondit-elle avec un brin de tristesse. - Disons que c'est partie remise. Tu te rattraperas quand tu aura ! L'année n'est pas finie. Ajoutais-je pour la détendre un peu. - Ok, tu as raison ! On nous apporte nos commandes ; nous mangeons dans la bonne humeur en parlant de tout et de rien. Je suis content que tout ce soit arrangé avec elle. Je l'aime tellement cette fille et je sais qu'elle aussi m'aime c'est pour ça que je ne supporte pas quand nous sommes en mauvais terme. On achève notre journée en shopping. Aujourd'hui j'ai envie de faire plaisir à tout le monde. J'ai le sentiment qu'à partir d'aujourd'hui, tout ira pour le mieux...
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