Ariel
_ Pourquoi avez-vous peur de moi ?
_ Je ?… Je n’ai pas peur de vous…
_ Si… Vous êtes effrayé par ma présence… Je peux l’entendre au battement de votre cœur.
Je le regarde de manière étonner… Je ne suis pas venu ici depuis l’incident de l’autre jour. Et là que j’y retourne pour faire plaisir à Djouck, il faut qu’il soit là et qu’il vienne vers moi. Pire, il a le culot de m’adresser la parole en m’accusant d’avoir peur de lui !! Bon, c’est vrai. Mais ça ne le regarde pas !! Il ne peut pas faire comme avant et m’ignorer !!
_ Vous savez, vous ne risquez rien. Je ne vous ferais jamais de mal.
_ Je… Je n’ai pas peur !! … Et d’ailleurs, en quoi est-ce que cela vous regarde ?!! Et puis ça vous arrive souvent d’aborder les inconnus sans raison !!
_ Et bien, c’est une manière ou une autre d’apprendre à faire connaissance.
_ Je n’ai peut-être pas envie de faire votre connaissance !!
_ Oh… Pourquoi ?
_ Laissez-moi tranquille !! Allez-vous en !!!
_ Je veux juste…
Il n’a pas le temps d’en dire plus que Djouck s’interpose entre nous. Alerté par ma voix en panique. Djouck grogne et s’avance vers l’homme…
_ Hey… Dis-lui de reculer.
_ Non !! Djouck alerte !!
Djouck redouble d’efforts en aboyant encore plus, attirant le regard de plusieurs personnes.
_ À quoi est-ce que ça rime tout ça ?
_ Djouck, garde !!
Je me lève avec l'inquiétude de ce qu’il pourrait faire et commence à prendre le retour vers chez moi. Djouck me suivant en marchant à reculons, continuant à aboyer envers l’intrus qui s’obstine à me suivre.
_ Je ne voulais pas vous faire peur… Je suis désolé. Laissez-moi au moins me présenter.
_ Excuse acceptée !! Maintenant, fichez-moi la paix !!
Je m’obstine à rentrer chez moi. Djouck sur les talons. Il ne quitte pas sa place et surveille de près cet étranger qui continue de me suivre, ce qui me fait encore plus paniquer. Pourquoi me suit-il ?… Et s’il attendait d’être jusque chez moi pour m’agresser !! Il est grand et fort, il pourrait même faire du mal à Djouck !!…
_ Arrêtez de me suivre ou… Ou je lance mon chien sur vous !!
_ Allez y, je ne crains pas les morsures de votre chien. Et si ça peut vous rassurer, je garderai la distance que vous voulez.
_ Dans ce cas, restez ici !!… Et moi, je rentre chez moi !!
_ La distance est un peu trop grande pour discuter. Vous ne trouvez pas ?
_ C’est le bute. Au revoir, monsieur. Et j’aimerais que vous ailliez l’obligeance de me laisser tranquille, si vous ne voulez pas me faire de mal comme vous le prétendez.
_ Pourquoi ?… Je voulais juste...
_ Grrr !!!!! Wouah, wouah, wouah !!!!
Alors que mon chien lui aboie dessus, je l’entends tout d’un coup couiner comme s’il avait peur. Je vois Djouck revenir vers moi, la queue entre les jambes. Mais qu’est-ce qu’il lui a fait peur comme ça ?? Je me retourne surprise par la réaction de mon chien et observe avec méfiance l’homme qui me fait face. Celui-ci se stoppe et me fixe...
_ Que lui avez-vous fait ?
_ Rien… Je l’ai juste fixé droit dans les yeux.
_ Et ça a suffi à lui faire peur ?… Restez loin de moi !!! Dis-je en me reculant encore un peu.
Décidément, cet homme doit être encore plus dangereux que je ne le pensais, pour qu’il arrive à effrayer mon chien. Sans en ajouter, je me retourne et rentre chez moi, fermant la porte à clé…
Darken
Je la regarde s’éloigner… C’est pas vrai !! Encore un échec !! Le directe ne fonctionne pas… Tentons l’approche en douceur. Demain, je retenterai le coup. Je ne lâcherai pas l’affaire. Mais avant, allons donner notre premier rapport à l’alpha. Ce week-end, il y a une belle pleine lune. Il va falloir trouver le moyen de garder une distance entre les loups et la fille.
_ Alpha.
_ Darken, comment se passe l’approche avec l’étrangère ?
_ Elle semble avoir une peur plutôt grande envers les hommes. Très certainement due à son passé. J’ai un peu de mal à créer le contact avec elle.
_ Tu penses y arriver où il vaudrait mieux demander à une femme de s’en charger.
Voilà l’occasion de me libérer de ma mission… Fronçant les sourcils, j’acquiesce…
_ Non… Non, je vais gagner sa confiance et trouver le moyen de devenir son ami. Elle finira par se confier à moi et me dire ce qu’elle est !!
_ Très bien. Si tu penses y arriver.
_ J’en fais une affaire personnelle… Je gagnerais sa confiance et je saurais ce qu’il lui est arrivé.
_ Je n’en demande pas tant. Mais, dit moi ce que tu as déjà appris sur elle.
Je lui compte ce que je sais et lui explique ce que je compte faire. De plus, je lui confirme qu’elle n’est pas à cent pour cent humaine. J’ai senti quelque chose dans son aura… Elle n'est pas humaine. Mais j’ai comme l’impression qu’elle ignore qui elle est réellement. Donc, je vais devoir remplir ma mission en plusieurs étapes. D’abord gagner sa confiance. Ensuite, apprendre à la connaître et à en apprendre davantage sur son passé. Et enfin savoir ce qu’elle est et qui elle est. Un jeu d’enfant… Enfin, je crois. Le lendemain, elle est, comme je l’avais deviné, au parc. Je ne m’approche pas tout de suite et m’éloigne pour aller chercher quelque chose. Puis je m’avance vers elle et le lui tends. Elle lève son nez, sourcils froncés…
_ Qu’est-ce que…
_ Le café de la paix.
_ Quoi ?
_ Et bien, il semblerait que l’on soit parti sur de mauvaises bases, vous et moi. Donc, je me suis dit que nous pourrions recommencer à zéro... Alors, bonjour, je me présente Darken Gargoyle et je viens en paix.
_ …… Et qu’est-ce qui vous fait croire que j’ai envie de me présenter à vous ?
_ Je suis venu avec un café de paix.
_ Je n’aime pas le café.
_ Vous préférez un cappuccino ?
_ Parce que vous en avait un sous la main ?
_ Je suis prévoyant. Dis-je en lui montrant le second gobelet, qui de base était pour moi.
_ Hum…
Voilà qui est déjà un peu mieux qu’hier. Elle a engagé la conversation. J’attends patiemment qu’elle réagisse. Ce qu’elle fait au bout de quelques minutes. Saisissant le gobelet de cappuccino. Ses doigts frôlant les miens. J’en reçois une décharge dans tout le corps et je me demande ce qu’il vient de ce passé.
_ Vous avez les mains froides !
_ Eu… Ouais… Désolé… Et pourtant, le café et le cappuccino sont bien chauds. Lui dis-je avec un sourire charmeur… Je peux ?
_ Les bancs publics sont à tout le monde.
_ … Certes, mais je ne voudrais pas vous faire fuir à nouveau. Où que cela vous mette en colère.
_ … J’avoue… J’ai peut-être agi un peu trop fort avec vous.
_ Vous êtes juste prudente avec les étrangers. Il n’y a rien de mal à ça. Et donc, il a-t-il un prénom qui va avec un si beau visage ?
Wow ?? D'où est-ce que je sors ça, moi ?
_ Ariel Oara. Et je vous prie de m’excuser pour mon comportement… Je… J’ai mes raisons d’agir de la sorte.
_ Je n’en doute pas… J’imagine que c’est dû à un passé douloureux. Toute cette méfiance et cette peur que j’ai lues dans vos yeux en ma présence. Je peux vous assurer que je ne vous veux aucun mal.
Elle continue de me fixer avec méfiance, j’entends son chien approché et grogner vers moi. J’en suis sûr, si elle lui en donne l’ordre, il m’attaquerait sans hésitation. Mais je me montre, encore une fois, patient et admire le chien courageux, qui n’hésite pas à montrer les crocs pour protéger sa maîtresse…