XVI Le comte Leyen à Hélène MADEMOISELLE, Vous êtes bien belle ; je ne suis pas probablement le premier à vous dire. Depuis le jour où un hasard m’a fait vous rencontrer, je n’ai pas eu d’autre pensée que vous ; tous les plaisirs qui me suffisaient auparavant m’ennuient et me fatiguent, mon seul plaisir a été de m’occuper de vous. Une chose surtout m’a frappé ; autour de moi se pressent des femmes en foule quelques-unes sont belles, toutes sont richement parées ; le satin, les dentelles et l’or rehaussent leur beauté ; leurs cheveux étincellent de diamants ; mais aucune n’a cette beauté angélique, cette suavité de formes, cette virginité dans la voix et le regard, qui font que vous ne ressemblez à aucune femme, que depuis que je vous ai vue elles sont pour moi moins que des femmes, ou