X Hélène à Marie Ton étonnement est bien naturel, ma bonne Marie ; et il est bien malheureux pour moi que l’accident qui m’a empêché d’arriver à la ville m’ait fait perdre cette place dont j’aurais plus besoin que jamais. Nous étions parties, ma mère et moi, avant le jour, avec mon linge et mes habits, dans une charrette que nous avait prêtée M. le garde général. Nos adieux avaient été longs et pénibles ; nous avions passé la moitié de la nuit à pleurer et je ne sais comment, nous nous sommes endormies en route. Tu peux imaginer quelle fut notre surprise, quand nous fûmes réveillées tout à coup par un cahot, et quand nous nous trouvâmes accrochées contre une borne de la cour de M. le garde général, dans laquelle le cheval rentrait. Nous croyions dormir encore et rêver ; mais, quelque ex