IX C’était trois semaines après le bal de l’Élysée. Vers neuf heures, par un de ces matins d’hiver qui plaquent aux vitres, en couches de givre, l’humidité de la nuit, dans une chambre, au cinquième étage d’un hôtel de la rue Monsieur-le-Prince, Baret venait de se lever. Enveloppé d’un vieux manteau, une mauvaise couverture sur les jambes, il était assis devant une table, essayant d’écrire, pestant contre le froid qui engourdissait ses doigts et pénétrait d’un frisson son corps tiède encore de la chaleur du lit. Son regard attristé, ses joues pâlies, trahissaient un amer découragement, rendu plus douloureux par le jour grisâtre qui entrait du dehors dans cette étroite pièce aux murs nus, meublée comme une chambre de pauvre. Il le connaissait depuis longtemps déjà, ce logis modeste, où, m