XIII2 janvier. Un seigneur japonais, un véritable, un qui se souvient encore d’avoir été, au temps de son adolescence, un Samouraï à deux sabres, mais qui porte aujourd’hui tunique de colonel et casquette galonnée à la russe, nous a conviés ce soir à faire la fête avec lui, dans la maison-de-thé, la plus élégante de la ville et la plus fermée où l’on dédaignerait de nous recevoir si nous n’étions ses hôtes. C’est tout au fond du vieux Nagasaki, près de la grande pagode du « Cheval de Jade », et nous nous y rendons en djinricha, au coup de neuf heures du soir, par une nuit froide et pure, éclairée d’une belle lune d’hiver. Dans ce quartier où brillent à peine quelques lanternes, la maison qui nous attend, connue pour les rendez-vous de noble compagnie, est sombre, close, silencieuse, imm