XXVII7 février. Deux mois de Japon déjà, et Nagasaki m’est redevenu familier comme si je n’avais pas cessé d’y vivre. Entre ce séjour et le premier, des liens se nouent de plus en plus, qui jettent parfois comme dans un recul de second plan les quinze années d’intervalle. Mes camarades d’exil se japonisent aussi de jour en jour, sans s’en apercevoir. On s’habitue à l’enserrement de ces montagnes et aux dentelures de leurs cimes ; on ne trouve plus leurs pointes si singulières ni si « japonaises ». On s’habitue à ces bois suspendus alentour, à ces nappes de verdure jetées sur toutes les pentes, depuis le ciel jusqu’à la mer, à tout ce site presque trop joli que les brumes roses des matins de février déforment et compliquent souvent jusqu’à la plus charmante invraisemblance. On circule comm