XXVI5 février. Chez ces marchands de bric-à-brac, qui pullulent chaque jour davantage à Nagasaki, les plus étranges objets voisinent entre eux, éclos parfois à mille ans d’intervalle, mais rapprochés là sur des étagères proprettes, bien époussetés et à peine ternis par la cendre des siècles. Quantité de débris du palais impérial de Pékin, pris et revendus par des soldats, sont aussi venus s’échouer dans ces boutiques : des bronzes, des jades, des porcelaines. Et les marchands, rien que par le prix qu’ils en demandent, rien que par leur ton respectueux pour dire : cela vient de Chine, rendent tous un hommage involontaire à l’art de ce pays, – cet art typique et primordial, d’où l’art japonais dérive, comme une branchette particulièrement gracieuse, mais frêle et de nuance pâlie, qui aurai