IXNous sommes à Paris, chez monsieur Servais, dans la chambre d’Ernestine : au-dehors, une froide et sombre journée d’hiver ; au-dedans, une chambre de malade. Cette jeune femme que nous avions vue l’année précédente, dans tout l’éclat de sa noble et fière beauté, faire avec tant de succès les honneurs du salon de son mari, n’était plus maintenant que l’ombre d’elle-même : si ses grands yeux n’avaient pas éclairé tout son pâle visage et simulé la vie à force de fièvre, on eût dit, à la voir étendue sur sa chaise longue et enveloppée dans son large peignoir de mousseline blanche, le spectre d’Ernestine revenu un moment en ce monde pour évoquer les images de sa jeunesse ou reposer ses regards sur une figure bien-aimée. Lucile, en effet, était là, et ces deux femmes, unies déjà par une affec