Lettre LVIII6 soir. Il y a ici comme ailleurs, et peut-être un peu plus qu’ailleurs, des pères de famille intimement convaincus qu’une femme pour avoir des mœurs, doit à peine savoir lire ; attendu que celles qui s’avisent de savoir écrire, écrivent tout de suite à des amants, et que celles qui écrivent très mal n’ont jamais d’amants. Il y a plus ; pour que leurs filles deviennent de bonnes ménagères, il convient qu’elles ne sachent que faire la soupe et compter le linge de cuisine. Cependant un mari dont la femme n’a d’autre talent que de faire cuire le bouilli frais et le bouilli salé, s’ennuie, se lasse d’être chez lui, et prend l’habitude de n’y être pas. Il s’en éloigne davantage lorsque sa femme ainsi délaissée et abandonnée aux embarras de la maison, prend une humeur difficile : i